Jean-Jacques HENNER (1829-1905)
Le lévite d’Éphraïm, vers 1898
Fusain sur papier
10 x 14 cm
Cachet d’atelier en haut à droite
Vendu
Jean-Jacques Henner est un peintre français, né à Bernwiller en 1829. Ancien élève de Michel-Martin Drolling, puis d’Édouard Picot, il remporte le Prix de Rome à sa troisième tentative, en 1858, sur le sujet d’Adam et Eve découvrant le corps d’Abel.Après un séjour de cinq ans à Rome, à la villa Médicis, Henner expose régulièrement au Salon jusqu’en 1903. Son œuvre est constituée majoritairement de nus, de portraits et de quelques sujets religieux. Si ses jeunes femmes aux cheveux roux restent dans la mémoire collective, plusieurs de ses tableaux historiques ont marqué ses contemporains. C’est le cas de son Saint Sébastien ou de ses différentes versions de Marie-Madeleine.
Notre dessin est préparatoire pour son envoi au Salon de 1898, Le lévite d’Éphraïm et sa femme morte. Une femme rousse, le torse nu, est allongée sur une table pendant qu’un homme, son mari, la regarde en pleurant. Cette scène illustre un passage du Lévite d’Éphraïm, long poème en prose composé par Jean-Jacques Rousseau, en 1762, dont l’argument est tiré d’un récit biblique du Livre des Justes. Le texte raconte l’histoire d’un lévite faisant halte dans la ville de Gabaa et qui, pour éviter le déshonneur de son hôte menacé par des bandits, offre sa concubine aux hommes de la tribu de Benjamin qui la violent, puis la tuent. Jean-Jacques Henner choisit ici de représenter l’instant après le crime, quand Éphraïm découvre le corps de sa femme et songe à sa vengeance.
Comme pour chacune de ses œuvres, Henner réalise un très grand nombre d’études peintes ou dessinées. Le musée Jean-Jacques Henner, à Paris, en conserve plusieurs qui nous permettent de voir les variations de compositions. L’artiste réutilisera une disposition des personnages très proche, six ans plus tard, pour son tableau du Salon de 1904 représentant Atala.