Philippe Jacques VAN BRÉE (1786-1871)
L’Amour maternel, vers 1825-1830
Huile sur panneau
41,5 × 49,5 cm
Signé sur la gauche p van brée
Provenance : collection particulière, Bruxelles
Vendu
Fils d’un peintre décorateur anversois, Philippe Jacques Van Brée se forme à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers auprès de son frère aîné Mathieu Ignace (1773-1839) qui y est professeur. Lauréat du premier prix de peinture en 1805, le peintre expose régulièrement ses œuvres aux salons triennaux de Bruxelles, Gand et Anvers avant de se rendre à Paris en 1811 pour étudier dans l’atelier d’Anne Louis Girodet. Là, il participe au Salon parisien, puis grâce à l’aide d’un couple de mécènes, les Pankaufe, Van Brée prend la route de l’Italie. Ce premier séjour à Rome, en compagnie du peintre Louis Ricquier, est malheureusement interrompu au bout de deux ans, conséquence du désengagement financier de ses bienfaiteurs qui le jugent « paresseux, indifférent et égoïste ». Fin 1818, il est de retour à Paris mais prépare déjà son prochain voyage vers la péninsule italienne. Adoptant le style troubadour alors à la mode, il expose à l’occasion du Salon de 1819 Marie Stuart, au moment où l’on vient la chercher pour aller à la mort qui est acheté par le roi Louis XVIII.Dès 1821, de nouveau à Rome, Van Brée intègre la communauté des peintres « belgo-hollandais » qui l’introduit auprès de la bonne société romaine et le présente au comte de Celles, ambassadeur des Pays-Bas près le Saint-Siège. Dix années durant, installé dans son atelier Via dell’Olmo, il travaille à différents envois pour les salons d’Amsterdam, d’Anvers et de Bruxelles tout en élaborant des œuvres dont le style est de plus en plus marqué par la Renaissance italienne. Son Hommage à Raphaël récemment acquis par le musée Fabre de Montpellier date de cette époque.
C’est également le cas pour une huile sur panneau dont le sujet mêle style troubadour et influences romaines. L’œuvre représente l’intérieur d’une chapelle dans laquelle deux mères et leurs fils se tiennent devant un autel dominé par une sculpture de la Vierge tenant l’Enfant Jésus. Si la richesse du décor évoque les peintures murales du Sacro Speco à Subiaco, la sculpture semble être une invention du peintre, reprise en inversé du groupe principal de sa Fuite en Égypte. À ce groupe sculpté, placé à gauche de la composition, répondent deux autres évocations de l’amour maternel : la première, au centre, composée d’une femme richement vêtue en costume Renaissance serrant son fils agenouillé en prière au pied de l’autel ; la seconde, à droite, d’une paysanne enlaçant son jeune garçon qui lui offre un baiser en tournant le dos à la sculpture.
Durant son séjour italien, Van Brée visite Naples et Florence avant de rentrer à Bruxelles en 1832. Il s’essaye alors aux sujets orientaux dans la verve romantique et remporte des médailles d’or au salon de Gand en 1835 puis de Bruxelles en 1836. Quittant peu à peu le premier plan de la scène artistique belge, il doit attendre 1861 pour que la ville d’Anvers lui consacre une vaste rétrospective, avant de s’éteindre dix ans plus tard à l’âge de quatre-vingt-cinq ans.