Gilles François Joseph CLOSSON (1796-1842)

Falaises en Italie, vers 1825-1830
Huile sur papier marouflé sur toile
22,5 × 30 cm
Provenance : collection particulière, Bruxelles
Exposition : Maastricht, « Souvenirs d’Italie (1825-1829) de Gilles François Joseph Closson (Liège, 1796-1842) », Galerie d’Arenberg (Bruxelles), TEFAF, mars 1994, no 27 du catalogue : « Étude de rochers, huile sur papier, 22,5 × 30 cm »

Gilles François Closson est aujourd’hui considéré comme l’un des paysagistes belges les plus importants du xixe siècle. Son talent, longtemps ignoré, a été remis en lumière au début des années 1990 par le spécialiste de la peinture belge du xixe siècle Denis Coekelberghs. Les recherches de l’historien de l’art ont redonné vie à un artiste jusque-là absent des ouvrages de référence et des cimaises des collections internationales en dehors de Belgique. Depuis, ses œuvres sont visibles dans les plus grands musées à Londres, New York ou Los Angeles aux côtés de celles de Pierre Henri de Valenciennes, Jean Joseph Xavier Bidauld ou Camille Corot. De ses relations artistiques nous ne savons que peu de chose, hormis son amitié avec le peintre Josse Sébastien van den Abeele, ancien camarade d’atelier chez le baron Gros, qu’il retrouve à Rome en 1825. L’absence de correspondance ne nous permet pas de tisser des liens avec les autres peintres de plein air travaillant dans la Péninsule durant cette période. Il serait cependant assez improbable qu’au cours des quatre années passées dans les rues de Rome et dans la région de Naples, il n’ait pu croiser André Giroux, Jules Coignet, Théodore Caruelle d’Aligny ou certains de ses concitoyens, tel Frans Vervloet, avec lesquels il partageait d’évidentes préoccupations artistiques.

Une vue de falaises en Italie, peinte sur papier « dal vero », témoigne de l’acuité du peintre à saisir rapidement la force de la nature. Installé sur le motif, il restitue l’élévation de pierre grise teintée d’ocre rouge et couverte d’une végétation rase qui s’ouvre sur la gauche pour ménager un passage. Le ciel, qui domine, d’un bleu vif sans nuage, posé à larges coups de brosse, s’éclaircit en touchant la colline visible à l’arrière-plan. Son étude terminée, Closson retire les quatre épingles qui fixent la feuille de papier sur une planchette de bois, laissant la réserve visible à chacun des angles sans se soucier de devoir la combler a posteriori. Pour lui, l’œuvre est achevée et doit rester en l’état. Cette vue, probablement peinte dans la région de Civita Castellana, est l’une des quarante-huit esquisses redécouvertes au début des années 1990 et exposées par la Galerie d’Arenberg à The European Fine Art Fair de Maastricht en 1994.

Parmi les quelque deux cents peintures de Closson connues à ce jour, presque aucune n’est achevée. Les archives et les livrets nous apprennent cependant qu’il en exposa plusieurs dizaines d’assez grands formats à l’occasion des différents salons organisés en Belgique.