Alexandre CABANEL (1823-1889)
Le Jeune Porteur de heaume, vers 1874-1878
Aquarelle et encre sur papier
30 × 21,5 cm
Signé en bas sur la gauche ALEX. CABANEL
Œuvre en rapport : Procession de Saint Louis portant la couronne d’épines, partie supérieure du quatrième panneau Saint Louis prisonnier en Palestine de La Vie de Saint Louis, 1878, Panthéon, Paris
Vendu
Originaire de Montpellier, Alexandre Cabanel est l’un des artistes les plus célèbres du Second Empire. Élève de François Édouard Picot à l’École des beaux-arts, il obtient le second prix de Rome en 1845 et devient pensionnaire à la Villa Médicis. Peintre de genre, portraitiste mondain et peintre d’histoire à succès, il produit des œuvres aux sujets les plus divers, abordant des thèmes bibliques, mythologiques et historiques. En 1853, trois ans après son retour d’Italie, Cabanel reçoit une commande importante de Prosper Mérimée pour la chapelle du château de Vincennes : La Glorification de Saint Louis. Une vingtaine d’années plus tard, en 1874, Philippe de Chennevières, directeur de l’administration des Beaux-Arts, fait adopter un nouveau programme de décoration pour le Panthéon. Le projet précédent, conçu par Paul Chenavard à la demande du gouvernement provisoire de 1848, ayant été abandonné, il est décidé de faire appel à vingt et un artistes pour mener à bien la réalisation de ces décors. Pierre Puvis de Chavannes, Pierre Victor Galland, Léon Bonnat, Jules Élie Delaunay, Jules Lenepveu, Jean Paul Laurens, Joseph Blanc, Ferdinand Humbert et Henri Léopold Lévy font partie des peintres retenus au fil des ans pour se partager les murs du monument.
Alexandre Cabanel, dont le Saint Louis de Vincennes a marqué les esprits, est légitimement sélectionné pour réaliser une grande fresque sur la vie de Louis IX. La commande précisait que l’artiste devait représenter deux sujets divisés en quatre panneaux surmontés d’une frise. Cabanel décide cependant de découper la narration en trois temps au lieu de deux, ajoutant sur la gauche le thème de Saint Louis enseigné par sa mère, suivi de Saint Louis rendant la justice sur les deux panneaux suivants et enfin de Saint Louis prisonnier en Palestine à droite. Pour la frise supérieure, l’artiste choisit de représenter le roi saint avançant pieds nus, la sainte couronne d’épines entre ses mains, précédé d’un cortège de personnages illustres. Une aquarelle, préparant à l’une des figures secondaires de cette procession, montre un jeune garçon roux en costume bleu tenant entre ses mains un coussin sur lequel est posé un heaume. Ce personnage, que rien ne permet d’identifier comme historique, est placé dans le dernier segment de la frise où il complète la composition en rompant le monotone alignement des hommes en armes.
Lors de leur présentation à l’Exposition universelle de 1878, ces toiles sur la vie de Saint Louis reçoivent un bon accueil des visiteurs et de la critique, avant leur marouflage sur le mur ouest du bras nord du transept du Panthéon. Si cet ensemble reste aujourd’hui globalement oublié du grand public, son chef-d’œuvre, La Naissance de Vénus, exposé au Salon de 1863, devait lui assurer une longue postérité et reste encore aujourd’hui une des toiles les plus populaires du musée d’Orsay.