Auguste-François DESMOULINS (1788-1856)

Vendu

Marie Stuart apprenant son ordre d’exécution, vers 1825-1830
Huile sur toile
24,5 × 19 cm
Signé en bas à droite A gte Desmoulins

Vendu

Marie Stuart eut un destin tragique. Née le 8 décembre 1542, elle fut couronnée reine des Écossais alors qu’elle n’avait que neuf mois. Introduite à la cour de France à l’âge de cinq ans, elle épousa en 1558 François II, le fils de Catherine de Médicis et d’Henri II. Veuve à l’âge de dix-huit ans, la jeune femme dut retourner en Écosse où elle se maria en secondes noces avec son cousin dont elle eut son seul enfant, le futur roi Jacques Ier. Après l’assassinat de son deuxième mari, victime de nombreuses cabales, elle est emprisonnée pendant un an avant de parvenir à s’échapper. Cherchant la protection de sa cousine, Élisabeth Ire d’Angleterre, Marie Stuart est assignée à résidence. Après dix-huit années de captivité, elle envoie plusieurs courriers à la reine pour demander sa libération mais en 1587, alors qu’elle attend toujours une réponse dans le château de Fotheringhay, elle apprend son ordre d’exécution. 

Ce moment qui précède de quelques heures la mise à mort de Marie Stuart, le 8 février 1587, est celui choisi par le peintre François Desmoulins pour un petit tableau de chevalet peint dans le plus pur style troubadour. L’héroïne tragique entièrement vêtue de noir se tient debout au centre de la composition. L’homme qui vient de lui apporter l’horrible nouvelle serre encore dans sa main la lettre ordonnant l’exécution. Deux autres femmes, jouant le désespoir dans des postures théâtrales, complètent la scène. D’une main, Marie Stuart dépose sa couronne sur une table transformée en autel de dévotion et de l’autre s’apprête à saisir une coupe pour s’administrer les derniers sacrements. Elle lève les yeux en direction d’une fenêtre haute d’où s’échappe un rayon de lumière, et en appelle à Dieu. Le décor austère du cachot, dominé par un massif pilier, est constitué d’un fauteuil richement orné, d’un crucifix et de quelques livres de prière. 

En 1808, Fleury-François Richard avait été le premier à illustrer un épisode de la vie de Marie Stuart pour sa participation au Salon. Par la suite l’histoire tragique de la reine catholique déchue inspire de nombreux artistes. Desmoulins traite le sujet à plusieurs reprises dans des dessins très aboutis ainsi que pour une toile exposée au Salon de 1831. La scène se déroule cette fois dix-huit ans plus tôt, lors du premier emprisonnement de Marie Stuart au château de Lochleven. Il existe un véritable écart stylistique entre ces deux œuvres. Si le tableau de chevalet, d’évidence plus précoce, peut être rapproché des toiles troubadour de Fleury Richard et de Charles-Marie Bouton, la toile de Salon montre une évolution vers la peinture historiciste de Paul Delaroche et les scènes romantiques d’Eugène Devéria.