Gilles-François CLOSSON (1796-1842)

Vallon rocheux en Italie, entre 1825 et 1829
Huile sur toile
30,2 × 42,5 cm 
Exposition : Souvenirs d’Italie (1825-1829) de Gilles-François-Joseph Closson (Liège, 1796-1842), Galerie d’Arenberg (Bruxelles), Maastricht, TEFAF, mars 1994, no 29, repr. p. 9

Vendu

Nous ne savons que peu de choses de la vie de Gilles-François Closson. Le talent de cet artiste originaire de Liège a été remis en lumière à la fin du xxe siècle grâce à la redécouverte d’une cinquantaine d’œuvres inédites réalisées durant son séjour en Italie entre 1825 et 1829. Jusque-là, seul un ensemble d’études peintes ou dessinées, légué par sa veuve à l’Académie royale des beaux-arts de Liège, conservait une trace de son activité artistique. Après une première formation auprès du peintre néo-classique Philippe-Auguste Hennequin, le jeune Closson se rend à Paris en 1817 où il fréquente l’atelier d’Antoine-Jean Gros pendant sept ans. De retour à Liège en 1824, il obtient une bourse d’étude de la fondation Lambert Darchis pour financer le traditionnel voyage en Italie. Arrivé à Rome en février 1825, Closson retrouve Josse-Sébastien van den Abeele, son ancien camarade chez Gros ; ensemble ils parcourent la campagne romaine en quête de motifs. Closson décide alors d’abandonner la peinture d’histoire pour se consacrer à l’art du paysage. Sur des fines toiles enduites ou des feuilles de papier, le jeune artiste capture d’abord au crayon puis à l’huile les massifs montagneux et la végétation qu’il croise en arpentant le Latium avant de se rendre dans la région de Naples. Là, il fréquente probablement les membres de l’école du Pausilippe, créée par Anton Sminck Pitloo, qui ont sur lui une influence évidente. Parmi la centaine d’œuvres peintes de Closson connue à ce jour, presque aucune n’est achevée, alors que les archives indiquent qu’il en réalisa un certain nombre. 

Une vue d’un Vallon rocheux en Italie peinte sur toile et laissant une large place à la réserve témoigne de l’acuité du peintre à saisir la force de la nature sans chercher à remplir la surface du support. Il semble que, face à la découverte d’un site ou d’un détail, une fois son sentiment fixé, Closson décide presque systématiquement que son étude doit rester en l’état. Installé sur le motif, le peintre use d’une palette de gris-bleu, de vert et de brun. Dans la partie supérieure, le ciel s’interrompt et ménage une bande claire où la trace du pinceau reste visible. Plus bas, le fond crème de la préparation est traité comme une masse autonome qui permet de concentrer le regard sur l’espace central. Telle une vague de roches et de verdures, ce vallon est évoqué avec autant de précision que de rapidité et d’économie de moyens. Quatre trous d’épingles dans les angles de la toile témoignent de sa réalisation « dal vero ». Cette œuvre est l’une des quarante-huit études redécouvertes au début des années 1990 et exposées par la Galerie d’Arenberg à The European Fine Art Fair de Maastricht en 1994. 

À son retour d’Italie en 1829, Closson s’installe à Liège et participe à quelques salons officiels belges avant d’accepter en 1837 un poste de professeur dans l’académie de sa ville natale. Aujourd’hui ses œuvres sont conservées dans les principaux musées internationaux tels que le Metropolitan Museum of Art de New York ou la National Gallery de Londres. 

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