Marie Élisabeth Apollonie Athénaïs PAULINIER, née LE BARBIER de TINAN (1798-1889)

Toits de Paris, 1836
Aquarelle, gouache blanche et encre sur papier
28,8 × 22,3 cm
Au dos du montage d’origine une annotation à la plume À Mme Forgues/acquis par elle/de MPaulinier/Vue en 1836 de la Rue du Havre et une étiquette annotée Paris/Passage Sandrié/par M Paulinier/actuellement rue Auber
Provenance : famille Forgues, puis par descendance

Vendu

Né en 1798 à Paris, Athénaïs est la fille de Jean-Marie Le Barbier de Tinan, un militaire, commissaire des guerres durant la période révolutionnaire et le Consulat. Elle grandit dans un foyer privilégié et reçoit l’éducation réservée aux jeunes filles de la bonne société sous l’Empire puis sous la Restauration. Athénaïs entre dans l’atelier de la peintre Marie Victoire Jaquotot pour être formée à l’art exigeant de la peinture sur porcelaine. En 1823 elle se marie avec Xavier Paulinier, un jeune officier de cavalerie, garde du corps de Louis XVIII. De leur union naîtront cinq enfants. À partir de 1830, elle collabore avec la manufacture de Sèvres pour laquelle elle réalise des copies d’œuvres de maîtres anciens et contemporains. Sous le nom de madame Paulinier, elle fait ses débuts au Salon de 1833 en exposant six œuvres : deux portraits, une miniature et trois copies sur porcelaine d’après Vélasquez, Murillo et Joseph Désiré Court. Le jury la récompense à cette occasion d’une médaille de troisième classe. Dans le livret il est indiqué qu’elle vit alors au 17 rue Tronchet. Lors des trois Salons suivants, l’artiste présente différentes miniatures et copies sur porcelaine avant d’interrompre ses participations après 1836. 

Cette année-là, Athénaïs réalise une aquarelle représentant une vue des toits de Paris depuis une fenêtre. L’œuvre traitée avec une grande minutie nous montre, aux premier et second plans, trois bâtiments : une maison et deux immeubles. La maison, vue de dessus, ne doit comporter qu’un étage. Les immeubles, à deux et trois étages, masquent en partie le reste du panorama d’où s’échappe une forêt de cheminées. Plus loin, le sommet de la butte Montmartre est ponctué par ses célèbres moulins et la tour du télégraphe, sur la droite, installée par Claude Chappe au-dessus du chœur de la vieille église Saint-Pierre en 1793. Aux mentions du nom de l’auteur et de la date inscrite au revers du montage d’origine s’ajoutent plusieurs indications de localisation : « rue du Havre, rue Auber et Passage Sandrié ». Elles permettent, bien que contradictoires, de situer le point de vue choisi par l’artiste, à la frontière de nos actuels VIIIe et IXe arrondissements, depuis une fenêtre donnant vers la rue Auber et dominant le passage Sandrié, une voie privée portant le nom de celui qui la fit construire en 1775. 

D’autres informations, toujours au verso du montage d’origine, nous apprennent que cette aquarelle entra en possession de la fille de l’auteur, Marie Athénaïs, née en 1824, après son mariage avec le critique Émile Daurand-Forgues en 1844. Athénaïs Paulinier, après presque trente ans d’interruption, revint exposer aux Salons de 1864 et 1865 trois portraits en miniature.

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