Joseph Fleury CHENANTAIS (1809-1868)

Cour intérieure d’une villa pompéienne, vers 1840
Aquarelle et encre sur papier 
16,4 × 12,8 cm
Signé en bas à droite J. Chenantais a.F.
Provenance : collection particulière, Nantes

Vendu

Depuis une pergola abritant une fontaine, la cour intérieure d’une villa pompéienne aux murs polychromes s’ouvre par une colonnade. Réalisée à la gouache et à l’aquarelle par l’architecte Joseph Fleury Chenantais, cette vue participe d’une antiquomanie persistante depuis la fin du xviiie siècle. Si l’artiste restitue une architecture domestique imaginaire, le décor se veut « archéologique », fidèle à ceux redécouverts parmi les vestiges de Pompéi ou d’Herculanum. Ainsi, il pare les murs de motifs éclectiques composés de grotesques, d’éléments géométriques et naturalistes, telle une synthèse du vocabulaire décoratif de l’Antiquité.

Après une première formation nantaise auprès de l’architecte Seheult, le jeune Joseph Fleury Chenantais intègre en 1831 l’atelier d’Antoine Garnaud à l’École des beaux-arts de Paris. Les indices biographiques le concernant ne font aucune mention d’un éventuel voyage en Italie et il est probable que cette restitution de villa romaine soit le résultat d’un concours d’émulation au sein de l’atelier. Les maîtres donnaient très souvent à leurs élèves ce type d’exercice consistant à imaginer, d’après les plans et relevés faits par les archéologues en Italie ou en Grèce, ce que pouvait être l’intérieur d’un temple, d’un palais ou d’une villa. À la fin de sa formation parisienne, Chenantais, de retour à Nantes, accepte de nombreux contrats publics et privés. Ses réalisations, des hôtels particuliers et des immeubles de rapport dans un style néo-Renaissance richement décoré, transforment le visage de la cité des ducs. 

Architecte prolifique, la ville lui doit certains de ses bâtiments les plus emblématiques construits au xixe siècle, tels que le palais de justice en 1852, l’église Notre-Dame-de-Bon-Port en 1858 ou encore le théâtre de la Renaissance inauguré en 1867. Sa réalisation nantaise la plus importante, l’hôtel-Dieu, est alors le plus grand hôpital de France. Reconnu pour sa modernité, l’établissement sera détruit lors des bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Chenantais, le bien nommé, s’investit activement dans la vie politique de sa ville en participant à différents comités et devient commandant du bataillon des sapeurs-pompiers. À sa mort, les Nantais célèbrent l’enfant du pays à travers de vibrants hommages un buste en bronze à son effigie est sculpté par Amédée Ménard grâce à une souscription municipale.

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