Jean Achille BENOUVILLE (1815-1891)

Rivière dans la campagne de Rome, vers 1855-1865
Aquarelle, gouache et mine graphite sur papier
25,8 × 41,5 cm
Au verso cachet de l’atelier Achille Benouville (L.228a) numéroté en son centre115et certificat manuscrit Je certifie que cette aquarelle est/de mon père feu Ach. Benouville/20 janvier 1901/Léon Benouville
Provenance : probablement lot 199 de la vente du 16 janvier 1901 à Paris, Le Teverone à Rome, ou partie du lot 259

À presque trente ans, Achille Benouville, élève de l’École des beaux-arts, va bientôt atteindre la limite d’âge après laquelle il ne pourra plus participer au concours. Peintre de paysage ayant débuté au Salon dès 1834, Achille remporte in extremis le premier prix de paysage historique sur le sujet d’Ulysse et Nausicaa et reçoit la somme de 600 francs pour financer son voyage à Rome. Accompagné de son frère cadet Léon, peintre également lauréat du prestigieux concours de peinture d’histoire, Achille quitte Paris pour rejoindre la Villa Médicis. Le peintre connaît bien l’Italie, y ayant déjà fait trois séjours, dont le dernier en compagnie de son ami Corot en 1843. Passé la durée officielle de son pensionnat, Achille décide de rester en Italie alors que son frère retourne en France pour entamer une brillante carrière de portraitiste et de peintre d’histoire. 

Installé à Rome, l’artiste fréquente toujours la Villa Médicis en invité et continue d’arpenter les environs de la ville à la recherche de motifs. Nous pouvons l’imaginer quittant le tumulte de la cité puis longeant les bords du Tibre pour la énième fois, avant de s’enfoncer dans la campagne par les chemins en direction des montagnes. La terre argileuse du sol, réveillée par la pluie, rougit sous le pinceau du peintre. L’herbe verte et grasse nourrie par une rivière haute, probablement le Teverone, donne au rivage des airs printaniers. Au loin, la crête des Apennins dominée par le ciel chargé de nuages se teinte du bleu mauve caractéristique de l’artiste. Depuis ses débuts, Benouville affectionne particulièrement l’aquarelle, qui ici se mêle à la gouache, et n’hésite pas à exposer au Salon des paysages traités avec cette technique, moins noble que l’huile. 

Benouville demeure en Italie jusqu’en 1870, année de la mort de son épouse. De retour à Paris, il s’installe rue Visconti et poursuit sa carrière en répétant certains des paysages vus en Italie. Par la suite il entreprend des voyages dans les Pyrénées qui lui inspirent de nouvelles compositions et retourne plusieurs fois en Italie. Durant les vingt dernières années de sa vie, le peintre participe régulièrement au Salon avant de s’éteindre en 1891 à l’âge de soixante-quinze ans. Dix ans après son décès, le 16 janvier 1901, une partie de son fonds d’atelier est dispersée par la famille. Lors de l’inventaire préalable, un cachet est apposé au verso des dessins et aquarelles avec des numéros manuscrits. Cette numération d’inventaire ne correspond pas à celle des lots mis en vente. Au revers de certaines œuvres non signées, le fils de l’artiste, Léon, a pris soin d’ajouter une certification de sa main à l’encre.

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