Horace VERNET (1789-1863)

Portrait de Louis-Philippe jeune, vers 1830-1835
Mine graphite sur papier 
11,2 × 8,5 cm
Signé de son monogramme à gauche hv
Contre-signé au dos Horace Vernet

Vendu

Figure centrale d’une célèbre dynastie d’artistes, Horace Vernet fait son apprentissage auprès de son père Carle, dessinateur et peintre de chevaux, avant d’intégrer l’atelier de François André Vincent. Proche de Théodore Géricault dans sa jeunesse, il parvient à associer romantisme et académisme tout en se spécialisant dans la peinture de batailles. Le jeune Vernet connaît un succès rapide dès les derniers temps de l’Empire, puis la consécration officielle sous le règne de Charles X. Nommé directeur de la Villa Médicis à Rome en 1828, il prend son poste au début de l’année suivante au départ de Pierre Narcisse Guérin. Absent de Paris pendant la révolution de juillet 1830 qui mène le duc d’Orléans sur le trône, Horace Vernet est apprécié par le nouveau monarque qui l’autorise de manière dérogatoire à revenir plusieurs fois en France, puis à embarquer en mars 1833 pour l’Algérie. Durant ses séjours romains, en parallèle de la gestion de la Villa, le peintre poursuit ses activités artistiques en réalisant de nouvelles œuvres, à l’image de sa Judith et Holopherne qu’il envoie à Paris pour le Salon de 1831. Un an plus tard, Vernet se consacre à l’exécution d’un tableau à la gloire de Louis-Philippe qui sera exposé au Salon de 1833 : Le duc d’Orléans quitte le Palais-Royal pour se rendre à l’Hôtel de Ville, 31 juillet 1830

Le peintre, qui n’a pas assisté aux évènements, s’affranchit ici de la réalité historique au profit d’une image courtisane de propagande. Pour la représentation du futur roi, Vernet a à sa disposition de nombreux portraits gravés ainsi que le souvenir de la physionomie du duc d’Orléans déjà représenté par lui en 1818 dans un petit portrait en pied sur fond de paysage, aujourd’hui conservé au château de Chantilly. Un dessin, inscrit dans une feuille ovale de petit format, représente le jeune duc âgé de vingt-cinq à trente ans. Les rares portraits de Louis-Philippe antérieurs à 1800 ont le plus souvent un aspect juvénile. En l’absence de modèle, Vernet trace donc à la pointe du crayon une version rajeunie du roi, tel qu’il aurait pu être, en partant de ses caractéristiques physiques du début des années 1830. Si le passage du temps est lissé artificiellement par l’artiste, le roi reste facilement identifiable. Nous ne connaissons pas la destination de ce dessin, probablement conçu pour illustrer un épisode de la jeunesse du roi sur le même principe que les portraits peints par Léon Cogniet en 1834 et par Auguste Biard en 1840.

Définitivement de retour à Paris après 1835, Horace Vernet devient l’un des peintres favoris du pouvoir. Pour Versailles, que le roi souhaite transformer en musée historique « à toutes les gloires de la France », le peintre reçoit de nombreuses commandes. Ces toiles, souvent de grands formats, illustrent les épisodes glorieux de l’histoire nationale et ceux du régime en place.

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