Auguste Frédéric Félix FRIES (1800-1859)

Loggia, 1842
Aquarelle et encre sur papier
21,8 × 14,4 cm
Signé et daté en bas à droite F Fries/1842

Vendu

Fils d’un instituteur de Strasbourg, Félix Fries quitte son Alsace natale pour faire ses études à Paris. Inscrit à l’École des beaux-arts entre 1820 et 1825, il y reçoit l’enseignement des architectes Maximilien Hurtault et Jean Nicolas Huyot. Reçu second pour le grand prix en 1825, il rentre en Alsace et s’installe d’abord à Mulhouse. Là, Fries collabore avec Jean Geoffroy Stotz pour la construction du « Nouveau Quartier ». En 1831, il répond au concours organisé par la municipalité de Strasbourg pour un projet de démolition des Faux-Remparts et l’établissement d’un quai pour le nouveau canal. Récompensé par le deuxième prix, il est engagé par la Ville en 1832 comme architecte adjoint et est chargé de diriger les travaux de transformation du Temple-Neuf en bibliothèque l’année suivante. Après s’être vu confier la plupart des grands chantiers d’aménagement de Strasbourg, ses activités d’architecte semblent ralentir entre 1841 et 1844. Fries profite peut-être de cette période pour voyager. Une feuille, puisée dans l’un des carnets de dessins conservés dans les collections publiques de Strasbourg, témoigne de son possible passage par l’Italie, dont le nom se trouve inscrit sur le fronton d’un arc de triomphe romain. 

La découverte d’une aquarelle signée de sa main et datée de 1842 paraît confirmer son passage dans la péninsule italienne. L’œuvre, d’un grand raffinement, représente une loggia dans le style Renaissance couverte de trois voûtes ornées de peintures à grotesques en rouge et bleu qui ne sont pas sans rappeler les décors de Raphaël pour la loggia de la villa Madama à Rome. Cependant l’écaillement des enduits extérieurs, laissant apparaître l’appareil de brique, suggère un dessin fait sur le motif plus qu’une vue imaginaire. Depuis son point de vue, l’artiste, entouré par un mur bas à décor polychrome sur la gauche et un vase à l’antique garni d’agaves à droite, peut voir au loin la mer et les côtes qui évoquent la région de Naples. 

Promu architecte en chef de Strasbourg en 1844, puis conservateur du musée de la ville en 1846, Fries poursuit sa tâche jusqu’à sa retraite en 1855. Devenu presque aveugle et de santé fragile, il meurt quatre ans plus tard à l’âge de cinquante-neuf ans. Malgré son apport majeur dans la transformation de la ville durant vingt-trois ans, aucune rue ni aucune place de la capitale alsacienne ne porte aujourd’hui son nom.

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