Joseph CASTAING (1860-1918)

Pierrot la Lune éteignant le Soleil, 1911
Pastel sur papier
42 x 59 cm 
Signé et localisé en bas à droite Castaing PAU
Historique manuscrit au dos de la feuille :
Projet d’affiche par Castaing fait en 1911 pour les extincteurs du système Daney / Avant de mourir en 1918 et pendant qu’il était bien malade. Castaing rafraîchit ce tableau, il enleva l’enseigne placée en Haut (Maître du feu) le tableau n’ayant plus de signification il supprima la signature. Pau le 27 janvier 1918

Vendu

Henri Théophile Joseph Castaing, né à Pau en 1860, montre très tôt des dispositions pour le dessin. Enfant, il fréquente l’atelier de son père plâtrier et joue avec des bouts de crayon pour tracer ses premières figures : « Je fis une fois un bonhomme dont mon père fut si content qu’il m’acheta un crayon bleu et rouge, un peu de papier, et m’admit au grand honneur de travailler à son bureau pendant qu’il faisait ses comptes ». Après avoir terminé ses études secondaires, le jeune homme fait un passage dans l’atelier du peintre Victor Vénat, à Pau, puis accepte un poste de professeur de dessin dans un collège en 1882. Les six années suivantes, Castaing économise pour financer un voyage en Italie. Arrivé en 1888 à Rome, l’artiste est accueilli à la Villa Médicis et peut suivre des cours à l’Accademia di San Luca. Durant son séjour, il visite Rome mais également Florence, Padoue et Assise. Ernest Hébert, directeur de la Villa, lui conseille de poursuivre sa formation à Paris. Trop âgé pour s’inscrire à l’École des Beaux-Arts et tenter de concourir au Prix de Rome, il entre dans l’atelier de Léon Bonnat. À cette époque, il retrouve le peintre Henri Pinta, rencontré à Rome, grâce auquel il peut fréquenter Eugène Carrière, Pierre Puvis de Chavannes et Maurice Denis. Nostalgique de son Béarn natal, Castaing fuit le tumulte parisien et retourne s’installer à Pau. Dans son pays, les succès artistiques sont suffisants pour offrir une certaine aisance au peintre qui achète une maison pour sa famille. 

Ses œuvres, principalement des toiles religieuses influencées par le mouvement symboliste, sont marquées par une profonde piété catholique. En parallèle, Castaing accepte quelques commandes pour des illustrations ou des affiches publicitaires. En 1911, une société bordelaise d’extincteur qui vient de breveter un nouveau système, baptisé Daney, sollicite Castaing pour concevoir la campagne visuelle de promotion. L’artiste choisit à cette fin de mettre en scène la figure de Pierrot. Assis sur un croissant de lune, vêtu de son traditionnel costume blanc et coiffé d’une calotte noire, le personnage enfantin tient une lance à incendie avec laquelle il arrose le soleil pour l’éteindre. Réalisée au pastel gras, l’œuvre utilise une certaine vision de Pierrot popularisée par les mimes Debureau père et fils au XIXe siècle et par le dessinateur montmartrois Adolphe Willette. Quelques années plus tard, ayant conservé le modèle original, Castaing en retire la partie supérieure, composée d’une enseigne sur laquelle était inscrite la mention « Maître du feu » et transforme son projet en une image autonome. 

En 1917, le peintre contracte une bronchite qui évolue en pleurésie. Après plusieurs mois de convalescence, durant lesquels il prend le temps de modifier son pastel, le peintre décède en janvier 1918. Son fils René et sa fille Marguerite qu’il avait formés dans son atelier deviendront tous deux des artistes confirmés.

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