Jean-Lubin VAUZELLE (1776-1839)
Vue extérieure de la Santa-Casa à Lorette, 1829
Aquarelle et gouache sur papier
51,5 x 41 cm
Signé et daté en bas à gauche VAUZELLE f.T 1829
Vendu
Fils d’un plâtrier, Jean-Lubin Vauzelle est né Angerville-la-Gate (dans l’actuelle Essonne) en 1776. Lorsqu’il débute au Salon de 1799, il se présente comme élève de Perrin avant de revendiquer plus tard son passage dans l’atelier d’Hubert Robert. À partir du Salon de 1808, Vauzelle expose régulièrement et reçoit une médaille d’or en 1810. Dès ses premières participations, ses toiles et aquarelles montrent un goût presque exclusif pour l’architecture et en particulier pour celle de style gothique et Renaissance. Proche depuis sa jeunesse de l’historien, créateur et conservateur du musée des Monuments français, Alexandre Lenoir, Vauzelle représente les différents espaces de ce lieu voué à la préservation du patrimoine. Figure majeure du style troubadour en France au côté des peintres Charles-Marie Bouton, Fleury Richard et Pierre Révoil, Vauzelle développe un style qui rapproche souvent ses œuvres de l’enluminure. Le baron Taylor et Charles Nodier font appel à lui durant les années 1820 pour contribuer à l’illustration des Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France.
En 1829, Jean-Lubin Vauzelle quitte la France pour l’Italie. De nombreux dessins au trait ou en couleur, datés de cette année-là et de la suivante, témoignent de son parcours dans la péninsule : une Vue du Forum et une Vue de l’intérieur du Colisée confirment son séjour romain alors qu’une Vue du Grand Canal permet de le situer à Venise. Deux autres aquarelles de grand format datées de 1829 attestent du passage de l’artiste dans la ville de Lorette sur la côte adriatique. Elles représentent une vue extérieure et une vue intérieure de la Santa Casa dans le sanctuaire de Lorette. Selon la tradition catholique, ce modeste édifice de brique serait la maison où l’archange Gabriel apparaît à la Vierge Marie pour lui annoncer sa maternité divine. Aujourd’hui, entourée d’un somptueux sarcophage de marbre dû au célèbre Bramante, la Santa-Casa est placée au centre d’une basilique monumentale construite et décorée entre 1450 et 1510 par les meilleurs artistes d’Italie. Vauzelle restitue ces deux vues avec la science d’un architecte et les anime de nombreuses figures de pèlerins dont il traite les costumes avec beaucoup de soin. Composées en pendants, les deux œuvres mettent en évidence le fort contraste entre le raffinement luxueux du sarcophage en marbre et l’humble austérité de l’intérieur en brique.
De retour en France au début des années 1830, Vauzelle ne retrouve pas sous le règne de Louis-Philippe le succès qu’il a pu connaître avant son départ. À partir de 1831, il expose presque exclusivement des aquarelles inspirées par son séjour italien et choisit de présenter pour le Salon de 1834 une réduction de son aquarelle Vue extérieure de la Santa-Casa à Lorette dissociée de la vue intérieure qu’il ne répète pas.