Le Pont Marie à Paris, 1831
Huile sur panneau
29,5 x 41 cm
Signé en bas à droite Dagnan 1831
Œuvre en rapport : Vue de Paris, prise du quai de la Cité, Salon de 1831, musée des Beaux-Arts de Dijon
Vendu
Originaire de Marseille, Isidore Dagnan découvre tardivement sa vocation de peintre alors qu’il étudie le droit. À vingt-cinq ans, il décide de s’inscrire à l’école des Beaux-Arts de Marseille où il se forme dans l’atelier d’Augustin Aubert. Rapidement, il fait le choix de voyager en Italie et participe pour la première fois au Salon en 1819 avec une toile inspirée de son séjour romain. Trois ans plus tard, après avoir visité le Dauphiné et la Suisse, il expose une Vue de Lausanne, prise du bois de Montmeillant, qui lui vaut une médaille au Salon, puis est acquise par le roi pour le château de Fontainebleau. Dès cette époque Dagnan, qui fait des passages réguliers à Paris, décide de s’installer à Grenoble où il vit et travaille entre 1824 et 1830. Il souhaite alors ouvrir une école de dessin avec le soutien de Benjamin Rolland, le conservateur du musée. Ce projet n’ayant pas abouti, il quitte la ville pour Paris et ouvre son atelier rue Saint-Georges dans le quartier de la Nouvelle Athènes. Dès lors, il arpente inlassablement les rues de la capitale en quête de sujet.
À l’occasion du Salon de 1831, le peintre expose trois tableaux et une série de vues peintes sur le motif. Hormis un paysage de Moret, les deux œuvres principales présentées par Dagnan sont des vues de Paris, l’une prise depuis le pont au Change et l’autre depuis le quai de la Cité. Cette seconde composition, résultat d’une commande du ministère des travaux publics, permet à Dagnan d’obtenir une nouvelle médaille. L’œuvre, d’assez grandes dimensions (115 x 161 cm) est aujourd’hui conservée au musée des Beaux-Arts de Dijon, mais en très mauvais état. Une autre version de la com- position, dans un format plus réduit et peinte sur panneau, pourrait être le modelo de présentation réalisé avant validation de la commande par le ministère. Installé sur le quai de la Cité (actuel quai de la Corse), Dagnan regarde vers l’est en direction du pont Marie. La lumière du matin plonge le premier plan dans l’ombre et éclaire les façades sur la gauche dominées par le clocher de l’église Saint-Gervais-Saint-Pro- tais. Au loin, estompé par la perspective atmosphérique et le brouillard, le dôme de l’église Saint-Paul-Saint-Louis se des- sine. À cette époque, le futur pont Louis-Philippe qui sera inauguré en 1834 entre le pont Notre-Dame et le pont Marie n’est qu’un projet. La perspective de sa construction pour relier la rive droite à l’île Saint-Louis pouvait justifier à elle seule la commande de cette vue par le ministère des Travaux publics.
Tout au long de sa vie, Isidore Dagnan voyage beaucoup et rapporte, de ses nombreux déplacements dans sa Pro- vence natale et à travers la France, des vues de Marseille et Avignon, mais également d’Anjou, de Touraine, de Bretagne et d’Auvergne. Excellent lithographe, il publie plusieurs di- zaines de planches et des albums illustrant les sites du Dauphiné, de l’Orléanais et de la Touraine.