François Marius GRANET (1775-1849)

Intérieur de cloître avec un sarcophage, vers 1820
Encre et aquarelle sur papier
18 x 14 cm
Signé en haut à gauche Granet

Vendu

Tout au long de sa carrière, François Marius Granet reste lié à l’Italie et à la ville de Rome où il s’installe en 1802. Pendant son long séjour, qui dure jusqu’en 1824, il se consacre principalement au paysage et à la réalisation de toiles aux sujets historiques ou anecdotiques qu’il envoie au Salon de Paris depuis son atelier romain. En parallèle de ces aspects les plus connus de son œuvre, il produit de nombreux dessins au lavis d’encre ­− plus rarement à l’aquarelle représentant des intérieurs d’églises, certains fidèles à la réalité et d’autres puisés dans ses souvenirs avec plus ou moins de fantaisie. Structurées par l’architecture et des perspectives centrées, ses vues de cloîtres ou de chapelles s’animent de figures prétextes, souvent des moines, propres à donner l’échelle des lieux sans réel but narratif. 

Le talent d’aquarelliste de Granet peut se lire dans une de ses vues de cloître réalisée probablement à la fin de son séjour romain. L’artiste nous place à l’intérieur d’une petite salle voûtée d’où un moine représenté de dos dans l’embrasure de la porte s’éloigne. Les murs tachés par l’humidité se lézardent, dominés par les restes de fresques colorées qui entourent une Vierge placée dans une niche au-dessus de la porte. Posé sur le sol en carreau de terre, un antique sarcophage romain sert de bassin. Le regard, attiré par la lumière, poursuit son chemin dans un couloir couvert d’une voûte romane au bout duquel deux autres moines se tiennent au-dessus d’une baie ouverte vers l’extérieur. Le lieu, qui pourrait être inspiré d’un endroit connu de l’artiste, serait difficile à identifier aujourd’hui mais peut être rapproché d’une toile que Granet expose au Salon de 1808 : Vue du cloître de Jésus et Marie, à Rome. Dans sa construction, ce dessin évoque également la toile la plus célèbre du peintre : Le Chœur des Capucins de la place Barberini à Rome. Cette œuvre dont la première version est peinte entre 1814 et 1815 adopte déjà les principes de perspective centrée et d’éloignement vers la lumière que l’on retrouve dans l’aquarelle de l’Intérieur de cloître avec un sarcophage

De retour en France, Granet accepte, à la demande de son ami le comte de Forbin, d’occuper le poste de conservateur du musée du Louvre en 1826 mais ne peut se retenir de repartir en Italie une dernière fois entre 1829 et 1830. Si le travail de l’artiste commence à évoluer après cette date, ses thèmes de prédilection restent les mêmes et conservent le souvenir des cloîtres romains. 

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