Charles-Marie BOUTON (1781-1853)

Vendu

La Petite baigneuse, 1817
Huile sur toile
53 x 41 cm
Signé et daté en bas à droite sur le dallage BOUTON 1817
Cadre d’origine avec cartouche peint au nom de l’auteur
Numéroté 50 au revers de la toile et marque au pochoir de la collection de Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, duchesse de Berry (1798-1870)
Exposition : Paris, Salon de 1817 (n° 115)
Provenance : collection de la duchesse de Berry ; sa vente, Paris, hôtel Drouot, Me Pillet, 19 avril 1865 et suiv., n° 246 ; acquis à la vente par un certain « Masson » pour 32[000] fr. ; collection privée du sud de la Drôme, au moins depuis les années 1950
Bibliographie : F. Miel, Essai sur le Salon de 1817 […], Paris, 1817, p. 365 ; F. Bonnemaison, Galerie de son Altesse Royale Madame la duchesse de Berry. t. 1, École française, Peintres modernes, Paris, 1822, f. 26-27 (ill.)

Vendu

Contrairement à ce qu’il affirmait, Charles-Marie Bouton pourrait avoir été l’élève de Jean Victor Bertin et Pierre Prévost. Son style, quelquefois rapproché de celui de François Marius Granet, marque également l’influence lyonnaise des premiers troubadours tels Pierre Révoil et Fleury-Richard. Fasciné par le musée des Monuments français créé par Alexandre Lenoir en 1795, Bouton choisit d’exposer une vue de la « salle du XIIIe siècle » de ce musée pour sa première participation au Salon en 1812. Cette œuvre fut achetée par Joséphine de Beauharnais pour le château de Malmaison. À la chute de l’Empire, le peintre reçoit la protection de la duchesse de Berry qui fait l’acquisition de plusieurs de ses toiles. 

À l’occasion du Salon de 1817, Bouton expose trois peintures : Chapelle du Calvaire dans l’église de Saint-Roch, Vue de la Salle du XIVe siècle au Musée des Monuments Français et une toile plus réduite titrée La Petite baigneuse. Si les deux premières sont aujourd’hui respectivement conservées au musée des Beaux-Arts de Rouen et au monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse, la dernière était jusqu’à ce jour non localisée. Dans son Essai sur le Salon de 1817, François Miel constate que cette peinture, qu’il nomme « l’Intérieur d’une salle de bain », a reçu la préférence du public. Lui-même la qualifie de moins prétentieuse et la juge « touchée avec plus d’esprit et exécutée dans une meilleure manière » que les deux autres. L’œuvre représente une pièce en rez-de-chaussée ouverte vers l’extérieur par une large baie d’où l’on peut voir un jardin fermé par de hauts remparts et une falaise. L’espace plongé dans la pénombre accueille un bassin dans lequel une jeune femme dénudée s’apprête à se baigner. Sur la gauche, une figure de servante complète la composition. 

Après le Salon, La Petite baigneuse rejoint l’importante collection de la duchesse de Berry dans son château de Rosny, puis est reproduite et commentée par Féréol Bonnemaison en 1822 dans Galerie de son Altesse Royale Madame la duchesse de Berry. La lithographie qui illustre l’œuvre est réalisée d’après un dessin de Schmidt sur les presses de l’imprimeur Jean-François Villain. La duchesse conserve La Petite baigneuse et la majeure partie de sa collection jusqu’en 1865. Ruinée par son second mari, le duc de la Grazia, qui à son décès lui laisse plus de 6 millions de francs de dettes, la princesse est contrainte de se séparer du tableau.