Joseph reconnu par ses frères, 1876
Huile sur toile
40,5 x 32 cm
Signé et daté en bas à gauche A. Bramtot 1876
Vendu
Alfred Bramtot est né à Paris en 1852. Chef du secrétariat de la Banque de France, son père est en charge des affaires du peintre William Adolphe Bouguereau avec lequel il se lie d’amitié. Dès l’enfance, Alfred croise le célèbre artiste qui lui inspire sa vocation de peintre. Une fois accepté à l’École des Beaux-Arts, il choisit naturellement son atelier et devient au fil des années l’élève préféré du maître. Le jeune artiste fait ses débuts officiels au Salon de 1875 en exposant un portrait et une toile de grand format représentant saint Sébastien, immédiatement acquise par l’État. L’année suivante, il présente deux nouvelles œuvres au Salon tout en poursuivant ses études et en se préparant au Prix de Rome. Les différentes étapes pour accéder à la phase finale du prestigieux concours incluent la réalisation de plusieurs esquisses sur des sujets tirés de la mythologie ou de la Bible. L’une d’elles illustre un épisode de l’Ancien Testament « Joseph reconnu par ses frères ».
Figure importante de la Genèse, Joseph est l’un des douze fils de Jacob. Après avoir été vendu comme esclave par ses frères jaloux, la destinée fait de lui l’homme le plus puissant d’Égypte après le pharaon. Si de nombreux épisodes de la vie du personnage vont inspirer les artistes, celui où Joseph est reconnu par ses frères qu’il vient de pardonner reste l’un des plus récurrents. Dans la peinture de Bramtot, Joseph, richement vêtu à l’égyptienne, se tient debout au centre de la composition. Le plus jeune de ses frères, Benjamin, se redresse et saute littéralement à son cou. À leurs pieds, le reste de la fratrie, toujours agenouillée, semble ne pas avoir encore reconnu Joseph. Même si l’œuvre reste une esquisse, le peintre a choisi de savamment détailler plusieurs éléments : le décor du palais évoquant l’architecture égyptienne, ses colonnes papyriformes et des hiéroglyphes sur les murs ainsi que le costume blanc de Joseph agrémenté de nombreux bijoux en or, montrent une étude approfondie des découvertes archéologiques par l’artiste.
Cette année-là, Alfred Bramtot échoue lors de la phase finale du concours dont le sujet était « Priam aux pieds d’Achille » et doit attendre 1879 pour y parvenir, grâce à sa composition illustrant « La Mort de Démosthène ». Après son séjour en Italie comme pensionnaire de la Villa Médicis, Bramtot rentre à Paris où il poursuit sa carrière officielle tout en enseignant aux côtés de son maître dans la célèbre Académie Julian puis à l’École polytechnique comme professeur de dessin. En 1894, âgé seulement de quarante-et-un ans, le peintre meurt d’une « maladie de poitrine ».