Jean-Jules-Antoine LECOMTE du NOUŸ (1842-1923)
L’Égyptienne, vers 1885-1900
Huile sur toile
20 x 17 cm
Provenance : vente de succession de l’artiste, Toulouse, 22 juin 1999 (porte le tampon de la vente sur le châssis)
Né à Paris au sein d’une famille d’origine piémontaise, Jules-Antoine-Antoine Lecomte du Nouÿ est successivement l’élève de Charles Gleyre, Émile Signol et Jean-Léon Gérôme. Élève favori de ce dernier, il expose pour la première fois au Salon en 1863 un tableau sur le thème des amours funestes de Francesca da Rimini et Paolo Malatesta. À partir de 1865, le peintre entreprend plusieurs voyages qui lui permettent de découvrir l’Égypte mais aussi la Grèce, la Turquie et la Roumanie. En 1872, l’État acquiert pour le musée du Luxembourg l’un de ses tableaux les plus célèbres qui s’inspire de l’esthétique égyptienne : Les Porteurs de mauvaises nouvelles (aujourd’hui en dépôt du musée d’Orsay au ministère des Affaires culturelles de Tunis). Sur la terre des pharaons, Lecomte du Nouÿ retrouve l’ambiance et la chaleur qui lui avaient plu lors de sa lecture du Roman de la momie de Théophile Gautier (1857).
Sans pouvoir a priori être rattachée à un tableau définitif, notre étude d’Égyptienne renvoie aux œuvres de l’artiste inspirées par l’Égypte antique, tels Les Porteurs des mauvaises nouvelles tuées par Pharaon de 1871, Ramsès dans son harem[ de 1885/1886 ou encore La Tristesse du Pharaon de 1901. Esquissée grâce à une touche rapide mais sûre, la dame, peut-être une courtisane ou épouse royale, repose sa tête sur son poignet et paraît vêtue d’un pectoral et d’une coiffe bleu-gris.
Lecomte du Nouÿ,
qui décède en 1923, un an après la découverte de la tombe de Toutankhamon,
transmettra à son fils Jacques le goût pour l’« égyptomanie ». Ce dernier, devenu plus tard architecte
et archéologue, voyagera en Egypte où il participera aux chantiers de Deir
el-Medina.
[1] Ramsès dans son harem, 1885/1886, huile sur toile, Paris, 115 x 146 cm, musée d’Orsay