François FLAMENG (1856-1923)

Torre del Greco, 1887
Aquarelle et rehauts de gouache sur papier
41,9 x 62,5 cm
Signé et daté – François – FLAMENG – 1887
Exposition :  Salon de la Société d’aquarellistes français, 1887, n° 139
Bibliographie : Eugène Montrosier, Salon des aquarellistes français, Paris, 1887, pp. 65-66, reproduit ; Exposition de la Société d’aquarellistes français, 9e éd., cat. exp., Paris, 1887, n° 139, n.p.

Vendu

En 1887, Torre del Greco est encore une bourgade italienne située à quelques kilomètres de Naples en Campanie. Son nom provient d’une tour de guet construite par Frédéric II de Souabe associé au nom de la variété de raisins Greco qui y est cultivée depuis l’Antiquité. Située en bord de mer au pied du Vésuve, la ville a dû être plusieurs fois reconstruite après les nombreuses éruptions du volcan ; celle de 79 d’abord, qui l’ensevelit comme le furent Pompéi et Herculanum, puis celle de 1631 qui la détruisit presque entièrement. Au XVIIIe siècle, les riches familles de la noblesse napolitaine viennent y construire de magnifiques villas et donnent à la petite cité de pêcheurs de corail le charme et l’attrait qu’elle conserve jusqu’à la fin du XIXe siècle. 

Fils du célèbre graveur Léopold Flameng et élève d’Alexandre Cabanel, François Flameng reçoit une bourse en 1879 qui lui permet de financer un voyage en Italie. Au cours de ce séjour, le peintre visite Florence, Rome et s’arrête à Naples où il réalise de nombreuses œuvres sur le motif. L’une d’elle, datée de 1880, atteste du travail de l’artiste devant le Vésuve. À son retour en France, ces études lui servent de modèle pour les toiles exposées au Salon : La Route de Capo di Monte, à Naples en 1881 et Les Joueurs de boules (au pied du Vésuve) en 1885. Lorsqu’en 1887, François Flameng participe au Salon des aquarellistes français, il choisit d’exposer trois œuvres : un Fumeur vêtu à la mode du XVIIIe dans un intérieur rocaille, un Éventail, présenté par une élégante affublée d’une fraise et d’un chapeau à plume et enfin cette vue de Torre del Greco. Ces trois aquarelles reproduites dans le catalogue illustré du salon sont accompagnées d’un texte d’Eugène Montrosier qui nous précise la localisation de la scène. 

L’auteur décrit la dernière œuvre comme suit : « Torre delle Greco [sic] nous transporte aux environs de Naples. A gauche, le Vésuve avec son piton de lave presque violette, vomissant de la fumée qui forme au-dessus de son cratère un panache opaque. Plus bas des ruines. Partout un sol crevassé, et la terre friable ainsi que la poussière. Pas de végétation. A peine quelques arbustes desséchés sortant péniblement des cendres. Dans ce site désolé, vrai site d’Afrique, deux figures sont installées. Une Merveilleuse, jupe blanche, corsage mi-partie foncée et mi-partie clair. Un grand chapeau de velours noir avec plumes de même nuance couvre la tête aux yeux ardents et aux cheveux vénitiens. Une ombrelle blanche domine cet énigmatique personnage. A côté, couché négligemment un Incroyable en habit rouge, le chapeau claque sur la tête. » Étrangement, Montrosier ne mentionne pas la présence d’une troisième figure : un petit bouledogue français qui nous tourne le dos. Tout au long de sa carrière, le peintre produit principalement des scènes historiques ou anecdotiques se déroulant à la fin du XVIIIe siècle. Des toiles comme Les Vainqueurs de la Bastille (1881) ou Marie-Antoinette se rendant au supplice (1885) le font connaître du public et lui assurent une rapide célébrité.



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