Antoine-Alphonse MONTFORT (1802-1884)

Étude pour Pirates de l’archipel de la Grèce, 1835
Pierre noire sur papier
47,8 x 30,4 cm
Signé et daté en bas à droite Montfort 1835
Annoté en bas à droite Étude pour le tableau d’un pirate de l’Archipel de la Grèce

Vendu

Antoine-Alphonse Montfort est présenté au peintre Horace Vernet à l’âge de quatorze ans. Peu de temps après, il rencontre Théodore Géricault avec lequel il se lie d’une tendre amitié. Entre 1820 et 1826, Montfort travaille au côté du baron Gros avant d’embarquer en 1827 comme professeur de dessin sur la frégate La Victorieuse. Durant deux ans, le peintre traverse la Méditerranée, visite la Corse, Malte, la Grèce, la Turquie, longe les côtes syriennes et découvre l’Égypte. Au cours de ce voyage, il s’initie aux langues arabes et réalise de nombreux croquis qui noircissent ses carnets.

De retour en France, Montfort participe au Salon de 1835 en exposant quatre peintures dont les sujets sont inspirés par son périple. À la même époque, il travaille déjà sur une autre toile qu’il ne présentera que deux ans plus tard. Titrée Pirates de l’archipel de la Grèce, l’œuvre est accompagnée d’une courte description dans le livret du Salon de 1837 : « Ils viennent d’apercevoir un navire à l’horizon ; quelques-uns d’entre eux cherchent encore à s’assurer si c’est un bâtiment marchand, tandis que d’autres plus empressés sont déjà embarqués pour aller s’en emparer ». Aujourd’hui conservé au musée de la ville d’Athènes, le tableau intègre une vingtaine de personnages dans un décor de paysage côtier. Vêtus de costumes grecs et lourdement armés, les pirates attendent l’assaut. Comme à son habitude, Montfort puise dans ses carnets de voyage pour restituer avec le plus de détails possible le réalisme des accessoires. Si différents croquis conservés au musée du Louvre témoignent de ses recherches pour la composition d’ensemble, d’autres dessins montrent qu’il étudie chaque figure individuellement avant de les transférer sur la toile. Sur une feuille de grand format, Montfort isole à la pierre noire l’un des pirates du second plan. Coiffé d’un turban et couvert d’un lourd manteau, l’homme baisse la tête pour vérifier son pistolet. En partie masqué par d’autres figures dans la composition définitive, ce pirate est déjà embarqué sur le bateau en contrebas de l’homme qui regarde au loin son fusil à la main. L’œuvre saluée par la critique permet à Montfort d’obtenir une médaille de troisième classe lors de son exposition au Salon de Paris puis la médaille de vermeil de l’ordre de Léopold quand elle est présentée au salon de Bruxelles deux ans plus tard.  

En 1837, Montfort reprend la mer en compagnie de son ancien camarade d’atelier Pierre-François Lehoux. Ensemble, ils visitent Beyrouth, Damas, parcourent le Liban et la Palestine puis passent un hiver entier à Jérusalem. Tout au long de sa carrière, le peintre reste fidèle à son amour de l’Orient et témoigne avec sincérité des paysages et des hommes qu’il a pu rencontrer. À partir de 1844, Montfort partage sa vie entre la peinture et l’enseignement, jusqu’à sa mort en 1884.

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