Pierre RÉVOIL (1776-1842)
Jeune femme en costume de la Renaissance,vers 1815
Mine de plomb sur papier
25 x 20 cm
Signé en bas à droite Révoil
Présence de plusieurs études dessinées au dos
Acquisition par le musée des Beaux-Arts de Lyon
Pierre Révoil est un peintre d’origine lyonnaise formé sous la direction de Donat Nonotte et Alexis Grognard. En 1793, la pauvreté de sa famille le contraint à travailler chez un fabricant de papiers peints à Lyon avant de pouvoir rejoindre l’atelier de David à Paris en 1795. Ses premières œuvres d’inspiration patriotique lui permettent de se faire connaître du public et son tableau représentant Bonaparte relevant la ville de Lyon de ses ruines, exposé en 1804, lui attire les faveurs de l’État. De retour à Lyon en 1807, Révoil est nommé professeur à l’école des Beaux-Arts et travaille sur son envoi pour le Salon de 1810. La toile, intitulée L’Anneau de l’Empereur Charles Quint, marque un tournant dans son œuvre. L’artiste s’y éloigne de la tendance néo-classique et de la grande peinture d’histoire davidienne pour explorer un sujet historique plus anecdotique.
Révoil s’intéresse très tôt au Moyen Âge et à la Renaissance. Il collectionne les témoignages de ces périodes dans son atelier : pièces d’armures, meubles, vases, objets et éléments de costumes qui lui servent de modèles pour ses peintures de style troubadour. Année après année, il s’illustre dans ce genre avec des œuvres telles que Le Tournoi en 1812 et La Convalescence de Bayard en 1817. Avec une technique minutieuse qui s’inspire de l’enluminure, Révoil restitue les décors et habille ses figures en attachant une grande importance aux détails. Les femmes qui animent ses compositions portent des robes longues, largement ouvertes sur le buste et munies de manches à soufflet. Elles sont coiffées de toques tressées ou de bonnets brodés et arborent des colliers de perles à plusieurs rangs. Le dessin représentant une Jeune femme en costume de la Renaissance, tracé à la pierre noire, reprend précisément ce type de costume. La figure féminine, tête baissée, semble attendre. Le visage idéalisé n’est pas un portrait et n’est pas identifié comme une figure historique bien que l’on puisse le retrouver à l’identique dans de nombreuses peintures de Révoil : sous les traits de la jeune Jeanne d’Albret enceinte du futur Henri IV en 1819 ou ceux d’une belle châtelaine jouant avec des cygnes au bord d’une rivière.
Avec son ami Fleury-Richard, Pierre Révoil est l’un des précurseurs du style troubadour en France. Ce genre de peinture, qui se développe principalement sous la Restauration, accompagne le pouvoir dans sa quête de légitimité politique et de création d’un mythe national.