François-Édouard PICOT (1786-1868)
Portrait de femme en costume oriental, 1831
Huile sur toile
61 x 50 cm
Signé et daté en bas à droite Picot – 1831
Vendu
Une jeune femme en costume oriental s’appuie sur un coussin aux tons ocrés et se détache sur un fond de tissus rouges. Elle nous sourit en fixant le lointain de ses yeux bleus. Coiffé d’un turban noué qui évoque inévitablement L’Odalisque d’Ingres peinte pour la reine de Naples en 1814, le modèle est représenté par François-Édouard Picot non pas nu, mais habillé d’un chemisier de soie blanche. Elle porte aux poignets de lourds bracelets d’or qui résonnent avec les franges de sa coiffe. Son visage et son costume renvoient également aux représentations traditionnelles de la Fornarina, amante du peintre Raphaël, telle qu’on peut la voir chez Ingres en 1814, puis chez Coupin de la Couperie en 1824. Après un séjour en Italie, Picot obtient la reconnaissance en 1819 grâce à son tableau L’Amour et Psyché. Au début des années 1820, il reçoit de nombreuses commandes de portraits dont celui du duc d’Orléans, futur Louis-Philippe. Au Salon de 1822, il expose ceux des acteurs Paul, du théâtre Feydau et Talma de la Comédie-Française. Quelques années plus tard, à l’occasion du Salon de 1833, le peintre présente deux tableaux : un Portrait de femme et le Portrait de Mme T. Peinte deux ans plus tôt en 1831, cette jeune femme au turban pourrait correspondre à l’une de ces deux œuvres, Picot n’ayant participé à aucun salon entre 1827 et 1833. Une autre peinture de Picot représentant un portrait de femme assise, dont la documentation du Louvre conserve une photographie, possède une certaine ressemblance avec ce modèle aux yeux bleus. Il s’agit d’Anaïs Lepaute, nièce de l’artiste, peinte quelques années plus tard en 1839. Le Portrait de femme exposé sous le numéro 3157 au Salon de 1833 n’est associé à aucune initiale qui aurait permis d’identifier le modèle féminin avec plus de certitude. En outre, le tableau ne présente aucun détail iconographique qui nous indique le statut ou les origines du modèle. L’ensemble de ces éléments va dans le sens d’un portrait de type pour lequel un proche du peintre, probablement sa nièce, aurait pris la pose. En 1822, Picot avait déjà exposé au Salon un Raphaël et la Fornarina. L’œuvre, au sujet troubadour en vogue sous la Restauration, montrait le peintre de la Renaissance et sa maîtresse, dans un jardin, aux pieds d’un amour sculpté bandant son arc. La figure féminine ne portait pas alors de turban, mais un simple ruban noué dans les cheveux.