Alexandre PAU DE SAINT-MARTIN (1751-1820)

Trois études d’arbres, vers 1800-1810
Huile sur papier marouflé sur toile
56 x 39 cm – 55,5 x 39 cm – 56,5 x 40,5 cm

Vendu

Alexandre Peau est né à Mortagne-au-Perche le 7 septembre 1751. Neveu de Toussaint Peau, un artiste local, Alexandre se forme auprès de Joseph Vernet et de Jean-Baptiste Le Prince. Peu de temps après son installation à Paris près de la porte Saint-Martin, il épouse Marie-Anne Colombe Morillon en 1782. De cette union naît Pierre-Alexandre qui plus tard deviendra peintre à son tour. Alexandre signe alors du nom de Pau de Saint-Martin probablement en référence au quartier où il réside. Il débute au Salon en 1791 et expose principalement des paysages où les arbres tiennent souvent une place centrale. Pendant la période révolutionnaire, le peintre se lie d’amitié avec l’architecte Louis-François Petit-Radel (1739-1818), alors en charge du démantèlement des reliquaires royaux. Ce dernier aurait remis à Pau de Saint-Martin le cœur momifié de Louis XIV jusqu’alors conservé dans l’église SaintPaul-Saint-Louis. Une fois broyée, la relique fut utilisée par le peintre comme pigment pour obtenir un rouge réputé profond. Le musée de Pontoise conserve une grande Vue de Caen qui selon la légende intégrerait partiellement ce mélange royal dans sa composition. Les œuvres d’Alexandre Pau de Saint-Martin sont majoritairement peintes à l’huile sur papier. Élaborées sur le motif avant leur mise en couleur en atelier, elles montrent dans de nombreux cas une préparation du support teintée d’ocre rose. Cette couleur spécifique est clairement présente dans le fond inachevé de ces trois arbres. De formats presque identiques et initialement reliées entre elles par un cordon en portefeuille, ces œuvres n’étaient pas destinées à être exposées en l’état. Elles témoignent des recherches du peintre et devaient préparer des compositions plus abouties. On peut voir que l’artiste traite très différemment, d’une page à l’autre, feuillages, branches et écorces, individualisant chaque essence. La manière semble cependant dominer l’exactitude naturaliste et rend difficile l’identification de chacun de ces arbres. Leurs profils respectifs suggèrent cependant un peuplier, un hêtre et éventuellement un chêne. Par l’intermédiaire de son fils, qui imite largement son style et sa technique, Pau de Saint-Martin aura une grande influence sur l’œuvre de son jeune parent, le peintre Théodore Rousseau.

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