Alexandre SÉON (1855-1917)

Portrait de jeune femme, vers 1912
Étude pour Le Récit
Sanguine et craie blanche sur papier
28 x 20 cm
Signé en bas à droite Alex. Séon.

Vendu

En 1912, Alexandre Séon expose deux peintures au Salon, O Crux Ave et Le Récit. Après une première période de formation à l’école des Beaux-Arts de Lyon, Séon, intègre l’atelier parisien du peintre Henri Lehmann. Il y fait la connaissance de Georges Seurat et d’Alphonse Osbert mais se rapproche rapidement de Pierre Puvis de Chavannes, dont il devient l’assistant pendant dix ans. Très tôt, il apparaît comme l’une des figures marquantes du mouvement symboliste et expose régulièrement ses œuvres aux salons. Il adhère au groupe des Rose-Croix et se lie d’amitié avec Joseph Péladan, dont il réalise un célèbre portrait en « nabi de l’idéalité ». Des séjours réguliers sur l’île de Bréhat lui font découvrir avec un regard passionné les paysages et les légendes bretonnes.

Le Récit est une toile horizontale de grand format qui est aujourd’hui conservée au musée des Beaux-Arts de Brest. Elle représente deux jeunes femmes, assises sur un rocher, écoutant attentivement une aïeule qui leur fait face. Les trois figures sont placées par le peintre sur une plage de Bretagne où s’étalent des rochers. Derrière elles, la mer qui s’étend porte un bateau de pêche aux voiles blanches déployées. L’ensemble de la composition dégage une impression de calme et de sérénité heureuse. Le peintre réalisa plusieurs études pour ce tableau et exposa au même salon de 1912 deux dessins préparatoires pour les figures des personnages.

Tracée à la sanguine sur un papier gris-bleu, cette feuille est une étude pour le visage de la jeune fille en robe rose. Elle illustre parfaitement le sentiment du critique Camille Le Senne face aux œuvres que Séon exposa cette année là : « Fidèle au dessin d’Ingres comme aux convictions de Flandrin ». Sa beauté idéale renvoie également aux figures qui peuplent les plages antiques de Puvis de Chavannes et aux jeunes filles du Poème de l’âme, cycle mystique peint par Louis Janmot, peintre lyonnais formé dans l’atelier d’Ingres. Une exposition rétrospective de l’œuvre d’Alexandre Séon a été présentée par les musées de Quimper et Valence de juin 2015 à février 2016.