Jean-Léon GÉRÔME (1824-1904)

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Lionne rugissant, vers 1880
Pierre noire sur papier
22,5 x 32,5 cm
Porte le Cachet « Jean-Léon Gérôme » de la succession Aimé Morot au revers

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Cette feuille amusante, montrant par le jeu de la juxtaposition d’éléments sans rapports une lionne rugissant sur un glaive, est due au crayon de Jean-Léon Gérôme. L’artiste, dont l’exposition rétrospective du musée d’Orsay a permis de remettre toute la variété de l’œuvre en lumière, avait une affection particulière pour les animaux. Dès son premier grand succès de Salon en 1847, Jeunes Grecs faisant se battre des coqs, Gérôme associe l’animal à son goût immodéré pour l’antique. Les félins tiennent une place particulière dans cette ménagerie personnelle. Ils deviennent peu à peu les acteurs récurrents de scènes bibliques, orientalistes ou antiques. Un lion est couché au pied de La République de 1848, un autre sert d’oreiller au Saint-Jérôme endormi de 1874. Ils s’associent plus tard, dans l’arène, aux tigres et aux félins pour faire de La dernière prière des martyrs chrétiens un véritable festin en 1883. Dans La douleur du Pacha en 1885, un sublime tigre mort est le sujet central de l’œuvre. Notre lionne, tracée d’un crayon à la fois précis et dynamique, semble sortir tout droit d’un studio d’animation contemporain. Jean-Léon Gérôme est souvent considéré comme l’un des précurseurs du plan cinématographique. Ici, les différentes variations du mouvement des pattes arrière de l’animal semblent animer ce dernier, prêt à bondir sur l’étude de glaive esquissée à droite de la feuille. Nous n’avons pas réussi à identifier une œuvre spécifique à laquelle ce dessin serait préparatoire. Il pourrait cependant s’agir d’une étude pour l’une des nombreuses scènes de massacres peintes par l’artiste jusque dans les premières années du XXe siècle. A sa mort en 1904, c’est le peintre Aimé Morot, son gendre et collaborateur, qui se charge de l’inventaire de son atelier. Notre dessin porte son cachet au verso.

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