Attribué à Pierre-Narcisse GUÉRIN (1774-1833)

Didon et Énée, vers 1815
Encre et huile sur papier huilé
19 x 39 cm

Vendu

Tout juste esquissé sur un fond de papier huilé, Énée raconte à Didon et à son fils Ascagne la destruction de la ville de Troie, à laquelle il vient d’échapper. Cette étude, inachevée et lacunaire, est à mettre en rapport avec l’une des oeuvres les plus célèbres de Pierre-Narcisse Guérin: Énée et Didon, exposée au Salon de 1817. Plus précisément, elle reprend les variations de composition telles qu’on les retrouve dans l’esquisse conser­vée au Louvre. Énée, assis de profil sur la gauche, tend le bras vers Didon à demi allongée sur un canapé à col de cygne. Son fils Ascagne embrasse Didon sur la joue. Derrière eux, les bras d’une jeune femme s’appuient sur le dossier du meuble. Si l’esquisse du Louvre choisit pour décor un espace intérieur, le tableau présenté au Salon situe les personnages sur une terrasse avec un fond de paysage côtier.

Esquisse Didon Louvre

Guérin réalisa un grand nombre d’études pour ses oeuvres. Le Louvre conserve une importante série de dessins sur papier huilé qui correspondent techniquement à la partie gauche de notre feuille. La partie peinte propose en outre plusieurs différences notables avec l’esquisse achevée du Louvre: le vêtement d’Ascagne passe de l’ocre au vert, et le drapé sous Didon, rouge ici, apparaît blanc dans l’esquisse. Lorsqu’on regarde de près le modello du Louvre, on s’aperçoit que ce drapé blanc s’est légèrement teinté de rose, ce qui peut attester d’une sous-couche rouge comme dans notre étude. Il est donc probable que notre feuille témoigne de choix préalables du peintre, différents des deux états connus.

Guérin offrit et légua des esquisses et calques préparatoires à neuf de ses élèves. Julien Potier, l’un d’entre eux, fut chargé de la répartition. Alphonse Perrin, pour sa part, hérita vraisemblablement des études pour Énée et Didon. Celle-ci a peut-être également pu lui appartenir.

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