Paul FLANDRIN (1811-1902)

Napoléon législateur, vers 1846
Mine de plomb sur papier
26 x 17cm
Signé en bas à gauche
Provenance: Fonds familial de l’artiste

Paul Flandrin, le jeune frère d’Hippolyte, fut un peintre sensible et apprécié qui poussa le paysage clas­sique aux frontières du symbolisme. Ses portraits à l’esthétique profondément ingresque, proches stylisti­quement de ceux de son frère, étaient également très recherchés. C’est son aîné qui endossa publiquement le rôle de peintre d’histoire, mais nous savons que les deux frères travaillèrent de concert sur la majorité des compositions de ce dernier. Paul est présent sur tous les grands chantiers de son frère, de Nîmes à Paris en passant par Lyon, leur ville natale.

Photo Napoléon Flandrin 29x18,5 cm

Lorsqu’en 1846, Hippolyte Flandrin accepte la commande d’un tableau devant représenter Napoléon en législateur, pour le Conseil d’État, il fait encore une fois appel à son frère pour le seconder. Sur ce dessin réalisé par la main de Paul, l’Empereur épouse les traits d’Hippolyte. Il est facile d’imaginer la scène dans l’atelier des deux frères. L’aîné, un long bâton dans la main droite et une tablette dans la main gauche, prend la pose sous le regard avisé de son frère cadet. Ici, l’objet d’étude est probablement le volume de l’imposant costume d’hermine ainsi que l’allure générale du motif. Mais Paul, semble-t-il, n’a pu s’empêcher d’esquis­ser les traits du visage de son frère, facilement reconnaissable. Le Louvre possède une série de dessins par Hippolyte reprenant le même sujet dans des formats approchants, avec le visage de Paul cette fois en lieu et place de l’Empereur.

Ce tableau, selon les critiques, fut l’un des plus grands échecs du peintre. Les gazettes de l’époque mo­quèrent à l’unisson l’absence de volume, la palette triste, et le manque de ressemblance avec Napoléon. L’oeuvre qui fut accrochée dans l’une des salles du Conseil d’État, situé au Palais d’Orsay, fut détruite par les flammes dans l’incendie qui ravagea le bâtiment du 23 au 24 mai 1871. Avec elle disparurent également les fresques de Chassériau et le Justinien d’Eugène Delacroix. Cette peinture n’est plus connue aujourd’hui que grâce à une photographie en noir et blanc.

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