Achille DEVÉRIA (1800-1857)

Le duc et la duchesse de Guise, 1829
Scène d’Henri III et sa cour d’Alexandre Dumas
Huile sur toile
40,5 x 32,5 cm
Signé en bas à gauche

Acquisition Musée de la Vie romantique, Paris 

Ce tableau illustre l’un des moments cruciaux de la pièce Henri III et sa cour d’Alexandre Dumas, la cin­quième scène de l’acte III. Un an avant « La bataille d’Hernani », l’écrivain lance avec cette pièce de 1829 les hostilités du théâtre romantique. La pièce se détourne définitivement des canons classiques en posant les règles du théâtre historique en costume d’époque. La scène illustrée dans notre tableau souleva selon Dumas « des cris de terreur, mais, en même temps, des tonnerres d’applaudissements ». Achille Devéria, célèbre peintre et illustrateur romantique, représente le duc de Guise forçant sa femme à donner un rendez-vous piège à son amant, rôles joués lors de la première représentation à la Comédie Française par Joanny et Mlle Mars. L’artiste a également réalisé une lithographie de même composition en 1829. Les deux oeuvres, presque iden­tique, montrent quelques variations: une coupe renversée sur le sol au premier plan de la gravure est absente du tableau et le décor des portes de l’autel dans le fond de la scène change. Stylistiquement proche des oeuvres de son frère, Achille subit visiblement ici l’influence de la peinture vénitienne et plus particulièrement celle de Véronèse.

En 1829, après le succès au Salon de La Naissance d’Henri IV, Achille Devéria et son frère Eugène appa­raissent comme les meilleurs espoirs du jeune mouvement romantique en peinture. Dessinateur et lithographe talentueux, Achille réalise les portraits de nombreux artistes et intimes, tels que Victor Hugo, Prosper Méri­mée, Franz Liszt et bien sûr Alexandre Dumas. Par la suite, il laissera à Eugène, son cadet, le rôle de peintre de la famille pour se consacrer principalement à la gravure et à l’illustration avant d’être nommé, en 1849, directeur du Cabinet des Estampes à la Bibliothèque nationale. Il continuera cependant à être partie prenante de l’élaboration des tableaux de son frère qui, malgré un déficit de notoriété croissant, recevra plusieurs com­mandes publiques avant de se retirer à Avignon puis à Pau.

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