Pierre-Luc-Charles CICERI

La Fête des Loges,1826
Aquarelle
22 x 16,5 cm
Signé et daté en bas à droite Ciceri 1826

Acquisition par la Fondation Custodia 

Au cœur de la forêt, près d’un baraquement de fortune et d’une tente largement ouverte, trois badauds sont attablés. Ils attendent patiemment que leur soient servies les pièces de viande qui cuisent sur un brasero visible sur la droite. Charles Ciceri construit cette image sur le modèle des décors de théâtre dont il s’est fait une spécialité : une avant-scène laissée libre, quelques arbres aux feuillages relevés et une toile de fond se perdant dans le lointain. Peinte en 1826, cette scène n’aurait pas pu être localisée sans l’existence d’un autre dessin anonyme, représentant le même site mais qui par chance est titré « fête des loges » sur son montage. Bien que relativement naïve, cette autre aquarelle illustre exactement le même endroit mais depuis un autre point de vue. Le grand pan de tissu ocre s’ouvre sur une cuisine extérieure où deux marmitons préparent le repas. Les deux artistes travaillent vraisemblablement l’un face à l’autre, à quelques mètres de distance.

Les origines de la fête des Loges remontent au règne de Louis IX qui fit construire un relais de chasse ainsi qu’une chapelle consacrée à saint Fiacre dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye. Rapidement surnommé « Hôtel des Loges », le site donne lieu chaque année à la fin du mois d’août à un pèlerinage auquel participent de nombreux fidèles. Au cours des siècles, la popularité de l’événement attire les forains et des marchands venus de toute la région. Brièvement interrompue pendant la Révolution et sous l’Empire, la fête renaît sous la Restauration et perd peu à peu sa fonction religieuse pour devenir une foire où se pressent les gens des environs.

Charles Ciceri, venu à la foire en famille, profita d’un arrêt pour peindre cette aquarelle. Son fils Eugène, alors âgé de treize ans, pourrait bien être l’auteur de l’autre aquarelle évoquée, dont les erreurs trahissent la jeunesse de la main. Premier fils de Charles, il fut très tôt formé à l’art du dessin par son père et par son oncle Eugène Isabey.

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