Merry-Joseph BLONDEL (1781-1853)

La Vérité, vers 1828
Huile sur panneau
11,5 x 17 cm

Merry-Joseph Blondel étudia la peinture dans l’atelier de Jean-Baptiste Regnault et remporta le concours du Prix de Rome en 1803 sur le sujet d’Énée portant son père Anchise. Pour des raisons politiques, il dut cependant attendre 1809 pour partir en Italie et rejoindre la villa Médicis à Rome grâce au soutien de son maître. Durant son séjour, il fréquenta Ingres, autre pensionnaire, qui réalisa son portrait. De retour à Paris après un séjour italien réduit à trois années au lieu de quatre, Blondel exposa régulièrement au Salon. Apprécié sous la Restauration, il reçut rapidement un grand nombre de commandes. À ce titre, il participa aux décors du nouveau palais Brongniart et réalisa vingt-et-une peintures pour la galerie de Diane au château de Fontainebleau. Dès 1822, le roi Louis XVIII lui commande un premier plafond pour la salle Henri II du Louvre illustrant La Dispute de Minerve et de Neptune au sujet d’Athènes. En 1828, il est choisi de nouveau pour décorer un second plafond dans la première salle du mobilier. Son projet doit illustrer cette fois La France victorieuse à Bouvines. Cette bataille, l’une des plus décisives et symboliques de l’histoire de France, opposa les Capétiens aux Plantagenêts en 1214. La composition allégorique de l’artiste présente dans un espace céleste la figure de la France, qui, soutenue par la Renommée se dirige depuis la gauche vers le groupe central de la composition. Là, l’Histoire écrit de sa main droite sur un parchemin que tient le Temps alors que sa main gauche s’appuie sur la Vérité. Cette dernière figure, comme le veut la tradition iconographique, est représentée nue, un miroir à la main. Blondel avait réalisé une grande étude isolée pour la Vérité, conservée aujourd’hui au musée Baron Martin à Gray avec d’autres œuvres du peintre. Si l’attitude du modèle est identique dans ce projet, elle était agrémentée de plusieurs accessoires tels qu’une couronne de laurier et une table de bronze portant l’inscription Veritas odium parit. Il existe pour cette grande étude de La Vérité une esquisse préparatoire, de petites dimensions, traitée avec légèreté. Peinte sur un panneau de bois préparé, elle laisse transparaître le dessin au crayon sous-jacent et suggère la présence d’un globe sous les pieds de la figure féminine.

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