Léon François Antoine FLEURY (1804-1858)

Vue de l’île de Santo Janni depuis Maratea, vers 1828
Huile sur papier
21 x 32 cm
Provenance : collection particulière, Paris

Vendu

Léon Fleury, fils du peintre Antoine-Claude Fleury, étudie auprès de son père, avant d’entrer à l’École des Beaux-Arts en 1821. Élève de Louis Hersent puis de Jean Victor Bertin, il se consacre à l’étude de la nature, mais ne se présente pas au concours pour le Grand Prix de paysage historique nouvellement créé par l’école. En 1827, le jeune peintre part, à ses frais, pour Rome où il retrouve certains de ses anciens condisciples. Fleury s’exerce quotidiennement à la peinture en plein air, souvent à l’huile et généralement sur papier. Ce support plus léger que la toile est plus commode à transporter pour les peintres voyageurs. Cette pratique qui nécessite une réelle rapidité d’exécution permet de saisir l’impression générale et contraint à l’essentiel.

En 1828, accompagné de son ami Corot, Fleury se rend jusqu’à Naples. Les témoignages de son parcours en Italie sont rares, mais depuis les côtes napolitaines il peut facile- ment poursuivre son chemin plus au Sud dans la région de Maratea au bord du golfe de Policastro. En s’installant sur les hauteurs, dominant le rivage, l’artiste donne à voir la dé- coupe de l’île de Santo Janni. L’endroit qui doit son nom à une ancienne chapelle dédiée à saint Jean s’étend sur trois hectares et culmine à dix-huit mètres au-dessus du niveau de la mer. Réalisée à l’huile sur papier, la vue se concentre sur le relief de l’île placée au centre. L’horizon, tracé d’une ligne sombre, traverse la pointe de l’îlot qui se détache sur une fine bande claire de ciel dominée par de lourds nuages gris qui menacent. Sur la mer brossée en bleu, une barque s’éloigne et un voilier contourne les récifs longeant Santo Janni. Au premier plan sur la gauche, un pic rocheux traité en camaïeu de brun se termine par quelques touches de blanc et de vert. La gamme chromatique et la touche un peu grasse sur les rochers sont semblables à celles utilisées par Fleury pendant son séjour italien pour ses études sur le motif. L’écriture, intuitive et spontanée, se lit encore dans la trace laissée visible par le pinceau sur la feuille de papier. Étienne-Jean Delécluze, critique d’art et ami du peintre, évoque ces huiles sur papier en précisant que « C’est dans les études d’après nature que se développe le plus librement la principale qualité du talent de Léon Fleury, la vérité ».

À son retour en France, le peintre expose au Salon de 1831 un ensemble d’esquisses sur papier réalisées en Italie et aujourd’hui conservées au château de Compiègne. Durant de nombreuses années, Fleury continue de s’inspirer de ses études pour des toiles aux sujets italiens.

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