Isidore FLACHÉRON (1806-1873)

Les Bords du Teverone, près du château de Lunghezza, entre 1833 et 1845
Huile sur toile
39,3 x 60,1 cm
Signé en bas à droite Isidore Flacheron

Vendu

Le peintre paysagiste d’origine lyonnaise Grégoire-Isidore Flachéron fut surnommé par un critique de son temps «le plus romain des lyonnais». Fils de l’architecte Louis-Cécile Flachéron, il entre à l’école des Beaux-Arts de Lyon en 1824 où Pierre Révoil devient l’un de ses maîtres. Se liant d’amitié avec la jeune génération des peintres de sa ville, il rejoint certains d’entre eux dans l’atelier d’Ingres à Paris. En 1831, le jeune peintre quitte la France en direction de l’Italie et après un bref passage au sud de la péninsule, s’installe rapidement à Rome. Lors d’un séjour à Subiaco en 1832, Flachéron réside dans une pension en compagnie d’Hector Berlioz. Le musicien évoque dans ses mémoires la grande beauté de la fille de leurs hôtes, Mariucia, et précise que son ami peintre finit par l’épouser. Deux ans plus tard, Ingres arrive à Rome pour prendre la direction de la villa Médicis. Le maître est suivi par de nombreux élèves de son atelier, tels que Paul et Hippolyte Flandrin, Alexandre Desgoffe, Henri Lehmann, Jean-Baptiste Frénet ou Michel Dumas, qui retrouvent avec plaisir leur ancien condisciple. Flachéron peut dès lors guider les paysagistes du groupe en quête de motif à travers la campagne de Rome. Construit sur les bords du Teverone (également appelé l’Aniene) à l’est de Rome, le château de Lunghezza suscita l’intérêt de nombreux peintres au XIXe siècle. Flachéron, parcourant la route qui chemine jusqu’à Tivoli en longeant la rivière, s’arrêta à quelques kilomètres de l’imposante bâtisse médiévale. Au centre de la composition, un gardien de troupeau a quitté du regard ses bêtes pour converser avec une jeune Romaine, alors que sur la gauche un troisième personnage, monté sur un cheval, veille sur les buffles qui se désaltèrent ou paissent sur la rive. Restitué sur la toile de manière synthétique, le paysage se divise entre terre et ciel. Les solides remparts et les tours du château se détachent au centre sur la découpe bleutée des montagnes au loin. Depuis Rome, Isidore Flachéron participe au Salon de Paris dès 1833 en exposant des vues d’Italie. Il alterne par la suite ses envois selon les années entre les salons de Paris et Lyon sans quitter Rome durablement. En 1841, se pliant au genre du paysage historique, il expose au Salon une toile de grand format intitulée Caïn après le meurtre d’Abel. Cette œuvre rencontre un grand succès à Paris et assoit la réputation du peintre. Son jeune frère Frédéric (1813-1883), sculpteur et graveur de formation, le rejoint à Rome dans les années 1840 et se fera connaître comme l’un des pionniers de la photographie en animant le cercle du Antico Caffè Greco. Flachéron quitte l’Italie en 1845 et se fixe à Nice avec sa famille. Son fils Louis, après s’être formé dans les ateliers de Michel Dumas et d’Alexandre Cabanel, poursuivit également une carrière de peintre et exposa au Salon à partir de 1880.

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