Félix DUBAN (1798-1870)

L’Arc de Titus à Rome, vers 1824
Lavis d’encre sur papier
23,1 x 28,7 cm
Annoté sur le support d’origine Duban
Provenance : collection Julien-Léopold Boilly, dit Jules Boilly (1796-1874) 

Vendu

Né à Paris en 1798, Félix Duban entre dans la section d’architecture de l’École des Beaux-Arts en 1814 et se forme dans l’atelier de François Debret. Lauréat du Prix de Rome d’architecture en 1823, il part à la fin de la même année en Italie et découvre Rome le 4 janvier 1824. L’Académie impose aux pensionnaires de la Villa Médicis des exercices obligatoires que l’on nomme les « Envois ». Dans le cas particulier des élèves architectes, il peut s’agir de planches d’observation, de propositions de restaurations ou de remises en contexte. Duban traite l’arc de Titus comme sujet d’étude pour l’un de ses premiers Envois. Son travail présenté sur deux feuilles doit détailler les différents éléments de l’architecture du monument, auxquels s’ajouteront un plan en coupe et une élévation de l’ensemble. 

L’arc de Titus est l’un des monuments antiques les plus souvent représentés par les artistes à Rome. Cet arc de triomphe, construit en 81 à la demande de l’empereur Domitien, célèbre les victoires de son frère Titus en Judée. Durant le Moyen Âge, l’arc est intégré dans le corps d’une forteresse. Au début du XIXe siècle, il est décidé de dégager l’édifice en détruisant les éléments postérieurs à l’Antiquité, puis de le restaurer. Les travaux, qui se déroulent entre 1818 et 1824, sont confiés successivement à Raffaele Stern et Giuseppe Valadier. Lorsque Duban découvre l’arc de Titus, celui-ci est déjà libéré et en grande partie restauré. Sur une feuille, il décide alors de dessiner le monument tel qu’il se présente à lui depuis la via Sacra. Tracé au lavis d’encre sépia, l’édifice, largement complété sur ses parties latérales, a conservé les décors qui ornent l’arcade, ainsi que son immense cartouche dédicatoire. Libéré de la majorité de ses constructions médiévales, le forum, que l’on surnomme alors Campo Vaccino, littéralement « le pré aux vaches », est un espace largement ouvert en perpétuel chantier. Sur la droite, Duban peut apercevoir les ruines de la basilique de Maxence et de Constantin. À travers l’ouverture de l’arcade, au loin, apparaissent les trois colonnes du temple des Dioscures, ainsi que le Capitole. Durant son séjour de cinq années, Duban voyage de la Toscane jusqu’au sud de la péninsule et réalise plusieurs centaines de dessins. L’École des Beaux-Arts possède trois albums contenant plus de six cents de ces dessins faits en Italie ainsi que la plupart de ses Envois de Rome. Un second dessin du site, très proche malgré la présence d’un personnage au pied de l’arc, est conservé au musée Antoine-Vivenel de Compiègne. Le musée d’Orsay possède également une feuille représentant le monument mais dans un style plus libre. 

De retour en France en 1829, Félix Duban s’impose comme l’un des principaux architectes de la génération romantique avec Henri Labrouste et Jacques Hittorff. À partir de 1832, il occupe les fonctions d’architecte en chef de l’École des Beaux-Arts et travaille sur la construction des nouveaux bâtiments de cette institution. Les décors néo-pompéiens créés pour la cour vitrée du Palais des études restent inachevés à sa mort en 1870.


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