Denis-Sébastien LEROY (vers 1775-1832)

Le Combat des Horaces et des Curiaces, 1798 
Encre et aquarelle sur papier
18,5 x 23,9 cm
Signé sur le montage Seb. Leroy inv. et del. 

Vendu

Créé en 1663 pour sélectionner les meilleurs élèves de l’Académie royale, le grand Prix de peinture constitue la plus haute distinction accordée à un artiste souhaitant embrasser une carrière de peintre. L’obtention du premier Prix permet au vainqueur de poursuivre sa formation à Rome aux frais de l’État. Pendant la Révolution, la gestion du concours est confiée à l’Institut (future Académie des Beaux-Arts) qui choisit les sujets et désigne les lauréats. En 1798, les concurrents admis à l’épreuve finale doivent exécuter une esquisse et une grande toile illustrant le combat des Horaces et des Curiaces. 

Au VIIe siècle avant notre ère, sous le règne de Tullus Hostilius, une guerre éclate entre les cités d’Albe et de Rome. Pour abréger le conflit, les deux peuples désignent trois frères dans chaque camp pour s’affronter. Rome choisit les Horaces et Albe les Curiaces. Deux des champions romains sont rapidement tués alors que les Albains sont tous les trois blessés. Le dernier Horace feint de fuir, poursuivi par les Curiaces qui, ralentis par leurs blessures, se font tuer l’un après l’autre. Le passage choisi comme sujet du concours est celui où l’Horace attaque le second des Curiaces tandis que le troisième approche, appuyé sur son bouclier. Le vainqueur, cette année-là, est Fulchran-Jean Harriet, un élève de David âgé de vingt-deux ans. Conservée à l’École des Beaux-Arts, sa toile illustre parfaitement le sujet imposé, dans le style néo-classique. Le second prix est accordé à Denis-Sébastien Leroy. Si cette toile semble avoir disparu, nous connaissons sa composition grâce à un ricordo autographe réalisé à l’aquarelle. La proximité entre les propositions des deux artistes montre la précision du sujet donné par le jury. L’aquarelle de Leroy possède une élégance théâtrale et un haut degré de raffinement, probablement accentués par son format contrastant avec la brutalité de l’œuvre peinte par Harriet. 

Sébastien-Denis Leroy reste un artiste méconnu. Né à Paris vers 1775, il se forme dans l’atelier de Pierre Peyron. Admis à l’École des Beaux-Arts pendant la Révolution, il échoue à trois reprises au concours. Depuis 1795, il expose régulièrement au Salon des dessins et des peintures en abordant les domaines variés du portrait, de la peinture d’histoire et du paysage. Tout au long de sa carrière, Leroy fournit des dessins pour la gravure et participe à l’illustration de nombreux ouvrages. Il meurt du choléra pendant l’épidémie de 1832. Sa physionomie nous est connue grâce au portrait en buste que réalise le sculpteur Philippe-Laurent Roland en 1796.

Retour en haut