Alexandre DEBELLE (1805-1897)

Maison parmi des ruines antiques à Ponti Rossi, vers 1830
Huile sur papier marouflé sur toile
20,4 x 26,2 cm
Signé ou annoté au dos sur le châssis Alexandre DEBELLE

Vendu

Alexandre Debelle est né en 1805 à Voreppe, près de Grenoble. Descendant d’une lignée de militaires dont les derniers membres ont servi dans l’armée impériale, il grandit auprès de son oncle, le baron de Gachetière, ancien général de Napoléon. Sur l’insistance de son tuteur, le jeune homme débute des études de droit à l’académie de Grenoble, mais les abandonne rapidement pour se consacrer à la peinture. Ses premiers dessins conservés datent de 1828 et montrent une prédilection pour les paysages de sa région natale. Son premier maître, Benjamin Rolland, est à cette époque directeur du musée de Grenoble. Originaire de la Guadeloupe et ancien élève de David, Rolland fut le professeur de dessin des enfants de Joachim Murat lorsqu’il régnait sur Naples. Ayant conservé de nombreux contacts dans la région, le maître peut envoyer son élève à la découverte des paysages du sud de l’Italie au début des années 1830. La région de Naples conserve de nombreuses ruines antiques, auxquelles se mêlent et s’attachent par opportunisme des habitations postérieures. Situé entre Capodimonte et Capodichino, le quartier de Ponti-Rossi (les ponts rouges) tient son nom de la couleur des briques qui composent les rares vestiges de l’aqueduc de Serino. Dominée par un pin maritime, une arcade romaine, toujours debout, sert d’appui à une maison dont les enduits de chaux blanche contrastent avec la couleur ocre rouge des briques antiques. La végétation et le ciel servent ici d’écrin à cet amalgame architectural. Alexandre Debelle, qui a choisi d’exclure toute figure anecdotique de sa composition, s’est installé pour peindre sur le motif au même endroit que certains de ses prédécesseurs. Un dessin de 1828, conservé au musée d’Angers et dû au crayon de Prosper Barbot, représente le même site avec un cadrage exactement identique. Les dessins connus de Debelle montrent que le voyage du peintre en Italie semble s’être limité géographiquement à la région napolitaine. De retour en France, il se rend dans la capitale et tente sans succès d’intégrer l’École des Beaux-Arts en 1832 tout en fréquentant les ateliers du baron Gros et du peintre Camille Roqueplan. Au début de l’année suivante, il revient dans son Dauphiné natal et expose à Grenoble puis au salon de Lyon une aquarelle représentant Le Palais de la Reine Jeanne à Naples. Vivant selon les périodes à Paris ou à Grenoble, Alexandre Debelle entreprend, sur le modèle des Voyages pittoresques du baron Taylor et de Charles Nodier, la réalisation d’un ensemble de recueils lithographiques consacré à sa région. Parallèlement, il enseigne à l’école municipale de dessin et devient en 1853 conservateur du musée de Grenoble, à la suite de son premier maître. Hormis les paysages qui constituent la majeure partie de son œuvre, Debelle réalise plusieurs tableaux d’histoire et reçoit quelques commandes religieuses pour des églises parisiennes. Le Musée dauphinois lui a consacré en 2005 une exposition rétrospective.

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