Portrait de profil du général Bonaparte, vers 1828-1833
Crayon noir sur papier
14,2 x 13,3 cm
Provenance : Galerie de Bayser, Catalogue Léon Cogniet, novembre 2013, n°13 : Buste de Bonaparte
Vendu
Fils d’un dessinateur de papiers peints, Léon Cogniet a seize ans lorsqu’il entre à l’École des Beaux-Arts dans l’atelier de Pierre Guérin. Durant sa scolarité, il se lie d’amitié avec Ary Scheffer, Eugène Delacroix et Théodore Géricault. Après plusieurs tentatives aux concours de l’École, il remporte le Prix de Rome en 1817 avec Hélène délivrée par Castor et Pollux. Lauréat, Cogniet part pour l’Italie où il est attendu comme pensionnaire à la Villa Médicis. À Rome, l’artiste pratique le paysage de plein air tout en travaillant sur ses envois officiels. Obligé de quitter Rome pour des raisons de santé, Cogniet rentre à Paris. Le peintre expose au Salon où il rencontre un succès grandissant à chacune de ses participations : Marius sur les ruines de Carthage, commencé à Rome, est acheté par le roi et Scène du Massacre des Innocents, présenté au Salon de 1824, reçoit des critiques élogieuses. Trois ans plus tard, il termine son Numa Pompilius donnant les lois à Rome, commandé par l’État pour le décor de la troisième salle du Conseil d’État au Louvre.
En 1828, la direction des Musées royaux demande à Léon Cogniet de travailler sur une nouvelle œuvre à destination du Louvre pour orner le plafond de la salle des papyrus et des manuscrits grecs. Le sujet choisi est L’Expédition d’Égypte sous les ordres de Bonaparte. La toile de grandes dimensions, plus de six mètres sur dix mètres, nécessite de nombreuses recherches et donne lieu à de multiples études et esquisses. Restée inachevée au moment des journées de juillet 1830, durant lesquelles Léon Cogniet prend le parti de Louis-Philippe, la toile est exposée en l’état une première fois en 1833 avant d’être livrée en 1835. La composition du peintre installe l’ensemble des figures sur le toit d’un temple égyptien en ruine sortant du sable. Sous la voile imposante d’une tente, plongée dans l’ombre, on peut reconnaître la silhouette en contre-jour du jeune général Bonaparte coiffé de son bicorne et entouré de savants, d’artistes, de militaires et d’ouvriers français et égyptiens. Du fait de la destination de l’œuvre, Cogniet choisit de traiter le caractère scientifique de l’expédition plutôt que ses aspects militaires.
Pour représenter le futur empereur, l’artiste réalise un grand nombre de dessins en prenant pour modèles les portraits peints et gravés par ses aînés au tournant du siècle. C’est probablement le cas pour une feuille de petit format sur laquelle Cogniet trace à la pierre noire le profil de Napoléon alors général, les cheveux longs tombant sur la nuque et vêtu d’une veste au col haut replié. On retrouve dans cette étude une physionomie identique à celle des portraits réalisés par Jacques Louis David ou Antoine Jean Gros pour représenter Bonaparte sur le pont de Rivoli ou à son retour d’Égypte. Le peintre choisira finalement de montrer le jeune général de face et coiffé du bicorne pour son plafond du Louvre.