Joséphine SARAZIN de BELMONT (1790-1870)

Vue d’Ischia depuis le Pausilippe, 1866
Huile sur papier marouflé sur carton
22 x 30 cm
Signé et daté en bas à gauche Jin S de B 1866
Titré, localisé, annoté et daté au revers du support Vue d’Ischia / Baie de Naples / par Mlle Sarazin de Belmont / 1866

Acquisition par le Virginia Museum of Fine Arts, Richmond

Joséphine Sarazin de Belmont se forme à la peinture auprès du paysagiste Pierre-Henri de Valenciennes qui ouvre les portes de son atelier aux femmes. Sur les conseils de son maître, la jeune élève talentueuse apprend à travailler sur le motif et participe pour la première fois au Salon en 1812. À cette occasion, elle expose deux vues de la Malmaison et un paysage animé illustrant les fêtes de Junon. L’artiste attire rapidement l’attention de l’impératrice Joséphine qui soutient les femmes artistes de son temps. Pour travailler directement au contact de la nature, elle se rend dans la forêt de Fontainebleau puis entreprend de nombreux voyages en Bretagne, dans les Pyrénées et en Allemagne. L’Italie reste cependant sa destination de prédilection. Tout au long de sa longue carrière, elle y séjourne régulièrement et réalise des centaines de dessins en visitant Rome, Tivoli, Subiaco, Terni, Naples et la Sicile. Sous la Restauration, elle devient la protégée de la duchesse de Berry qui lui achète douze vues d’Italie réalisées durant son premier séjour dans la péninsule entre 1824 et 1826. Dans son atelier parisien du faubourg Saint-Germain, elle reçoit la visite d’Ingres et du baron Gros avec lesquels elle se lie d’amitié. 

Joséphine Sarazin de Belmont expose quelques toiles de grand format mais affectionne plus particulièrement les œuvres de petite taille qu’elle présente en grand nombre à chaque édition du Salon jusqu’en 1841. Pendant les dix-huit années suivantes, l’artiste qui s’est installée durablement en Italie, ne participe plus aux expositions officielles et se consacre entièrement à son travail sur le motif. Âgée de plus de soixante-dix ans, elle rentre en France et expose de nouveau ses œuvres au Salon tout en continuant de peindre des paysages inspirés par ses souvenirs d’Italie.  

La Vue d’Ischia depuis le Pausilippe date des dernières années de la vie de l’artiste. Datée de 1866 et localisée au dos d’un carton préparé de petit format, l’œuvre dégage une impression intemporelle et reste fidèle aux préceptes appris de Valenciennes dans sa jeunesse. Peinte probablement d’après l’un de ses dessins réalisés in situ, la composition montre le golfe de Pouzzoles avec au loin les îles d’Ischia et de Procida. Visible depuis les hauteurs de la côte du Pausilippe, une architecture de palais imaginaire dépasse de la végétation abondante. Sur la gauche, une jeune femme descend de la colline à la lumière du soleil couchant. À l’image de son modèle, le Lorrain, Joséphine Sarazin de Belmont s’attache à rendre l’ambiance lumineuse de cette heure du jour en teintant le ciel d’une couleur ocrée qui s’étend au-dessus de la ligne d’horizon.

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