André GIROUX (1801-1879)

Berger italien dans un paysage, vers 1826
Huile sur papier marouflé sur toile
22,5 x 30 cm
Signé en bas à droite Giroux

Vendu

Fils d’Alphonse Giroux, un ancien élève de David reconverti dans le commerce d’art, André Giroux étudie d’abord la peinture auprès de son père. Dès 1819 il débute au Salon officiel avec deux peintures jugées novatrices puis reçoit sa première médaille au Salon de 1822. Vers l’âge de vingt ans, il intègre l’atelier de Jean-Thomas Thibault, architecte et paysagiste spécialiste de la perspective et participe aux différents concours de l’École des Beaux-Arts. Par trois fois il remporte le premier prix d’esquisse peinte, en 1822, 1823 et 1824, avant d’être vainqueur au grand prix de paysage historique en 1825 sur le thème de La Chasse de Méléagre. Fort de ce succès, il se rend à Rome où il retrouve des peintres tels que Théodore Caruelle d’Aligny, Léon Fleury, Édouard Bertin et Jean-Baptiste Corot. Pensionnaire de la villa Médicis, il profite de son séjour pour explorer l’Italie jusqu’à son départ en 1829. Ses œuvres et sa correspondance attestent de sa présence dans les environs de Rome, à Subiaco et Tivoli, mais également à Naples en octobre 1826. Il semble que le peintre soit particulièrement attiré par la route qui mène alors jusqu’à la cité médiévale de Civita Castellana dont les paysages escarpés, où se mêlent les terres ocre rouge et la végétation abondante, inspirent les peintres voyageurs depuis le XVIIIe siècle. Le peintre s’est arrêté sur un chemin de terre à proximité d’un village dont seuls les toits sont visibles de l’autre côté de la colline. À l’arrière-plan, la découpe des montagnes se confond avec le ciel bleu esquissé à larges coups de pinceau chargé de blanc pour évoquer les nuages. Devant lui, un arbre occupe le centre de la composition et protège de son ombre un homme, bâton de marche dans la main. S’agit-il d’un berger qui surveille ses bêtes ou d’un autre peintre qui accompagne Giroux en quête de motif ? Les artistes partaient rarement seuls à la découverte des paysages et leurs récits de voyage mentionnent souvent la présence de certains de leurs amis. Ici, il pourrait s’agir de Raymond Brascassat, l’ancien condisciple de l’École des Beaux-Arts et futur célèbre peintre animalier. Si André Giroux est présenté aujourd’hui comme l’un des tenants de la peinture de plein air, à la jonction entre académisme et modernité, ses œuvres italiennes furent dispersées dans l’indifférence générale lors de la vente du contenu de son atelier en 1970. Redécouverts depuis la fin des années 1980, ses paysages à l’huile sur papier sont depuis exposés dans les principaux musées internationaux aux côtés des œuvres de son ami Corot.

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