Octave, Scapin et Léandre, 1829
Scène des Fourberies de Scapin de Molière
Huile sur toile
30 x 22 cm
Signé et daté en bas à gauche
Vendu
Julien Potier fut l’un des élèves préférés de Pierre-Narcisse Guérin. Il fit partie de la dernière génération de l’atelier et fut chargé par le maître de l’exécution de son testament, avec pour tâche de partager entre neuf de ses élèves, les oeuvres restées en sa possession à sa mort. Devenu professeur à l’école des Beaux- Arts de Valenciennes puis conservateur du musée municipal, Julien Potier offrit à la ville un certain nombre d’oeuvres héritées de son maître ainsi qu’une partie de sa propre production. Les anciens inventaires du musée conservent la trace de ces oeuvres. Parmi elles, Potier mentionne une gravure illustrant Les Fourberies de Scapin. Nous avons pu retrouver la trace de cette illustration dans le fonds documentaire du musée de Valenciennes, publiée par Charles Furne et gravée par Louis-Hercule Sisco. Le peintre a choisi de représenter la troisième scène de l’Acte II, et non comme mentionné sur la gravure et au revers de la toile, la cinquième.
Dans cette scène de la célèbre pièce de Molière, Octave et Léandre viennent de retrouver le malicieux Scapin. Léandre, furieux, veut lui passer son épée au travers du corps mais Octave s’interpose et Scapin effrayé finit par avouer une partie de ses méfaits. Les acteurs en costume de la commedia dell’arte se détachent sur un fond de décor de scène évoquant la ville de Naples et son célèbre volcan. Réalisée en 1829, cette peinture profondément romantique n’est pas sans rappeler les oeuvres des deux frères Devéria que Julien Potier aurait pu fréquenter à cette époque. Dans la revue mensuelle Le Moliériste de 1889, une notice qui décrit la gravure d’après Julien Potier la qualifie de «curieuse et dans le goût romantique », l’auteur ajoutant « ce n’est plus de la comédie, mais bien une scène d’aventure. ».