Théophile FRAGONARD (1806-1876)

Jeune homme assis, 1836
Pierre noire et craie blanche sur papier
27 x 21 cm
Signé et daté sur la droite Theoph. Frago – 1836

Vendu

Théophile Fragonard est l’héritier d’une célèbre dynastie d’artistes originaires de Grasse. Jean-Honoré, son grand-père, mort l’année de sa naissance, fut l’un des peintres les plus importants de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Son père, Alexandre-Évariste, fut également célèbre. Ancien élève de David, il débuta dans la veine néo-classique sous l’Empire avant d’adopter un style plus troubadour pendant la Restauration. Il collabora à la manufacture de Sèvres et reçut un grand nombre de commandes de décors pour des édifices publics, dont un plafond pour le Louvre. Le tout jeune Théophile évolue dans un foyer où le métier d’artiste est plus qu’une simple profession et fort des leçons de son père, il poursuit naturellement la tradition familiale. Proche des artistes de la génération romantique, il s’intéresse très tôt à la lithographie et travaille pour plusieurs éditeurs parisiens à la fin des années 1820. Il réalise également de nombreuses vignettes et illustre plusieurs ouvrages dont le Génie du christianisme de Chateaubriand en 1837. Sur les traces de son père, il produit régulièrement des modèles pour les porcelaines de la manufacture de Sèvres et participe au Salon à partir de 1831. Ses talents de portraitiste tant comme peintre que dessinateur lui attirent des commandes. Représenté à mi-corps, un jeune homme élégant portant des lunettes tient la pose assis sur une chaise. Il est vêtu d’une longue veste sombre à large col et d’une cravate qui cache une chemise blanche. Son visage aux traits fins présente une barbe naissante taillée en favoris et sa coiffure est dans l’air du temps. L’artiste a tracé l’ensemble à la pierre noire estompée, juste relevée sur le col de craie blanche et a laissé volontairement inachevée la partie inférieure du dessin, occultant la main gauche du modèle. Il a cependant pris soin de mettre en avant sa main droite qui, posée sur le dossier de la chaise, nous présente une bague. Cet anneau porté à l’index droit est traditionnellement un signe d’autorité, souvent réservé au chef de famille. Ce portrait est proche dans sa manière et sa technique des œuvres d’Achille Devéria ou d’Alexandre-Marie Colin, deux artistes majeurs de l’école romantique que devait fréquenter Théophile.

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