Théodore JUNG (1803-1865)

Vue depuis la cour d’entrée d’un bâtiment officiel, vers 1850
Aquarelle sur papier
44 x 64,5 cm
Signé en bas à gauche du monogramme Th. J.

Vendu

Natif de Strasbourg, Théodore Jung est le fils d’un architecte et officier, ancien aide de camp du général Desaix. Il étudie dans sa ville natale où il entre à l’école municipale de dessin dans l’atelier de Gabriel Guérin. Vers 1830, installé à Paris, il devient l’élève du paysagiste et peintre militaire Jean-Antoine-Siméon Fort, célèbre pour ses scènes de batailles vues à vol d’oiseau. Théodore Jung participe pour la première fois au Salon de Paris en 1834 avec une aquarelle représentant une Vue du boulevard des Capucines. Il y expose par la suite, presque annuellement jusqu’en 1864, principalement des aquarelles illustrant des vues de villes et des scènes de batailles. En parallèle de ses activités de peintre, Jung est employé comme ingénieur géographe au dépôt du ministère de la Guerre. Dans le courant des années 1850, il se rapproche des bureaux de son ministère en emménageant d’abord rue de Grenelle, puis rue Saint-Dominique.

 En marge des scènes de batailles, qu’il a multipliées dans tous les formats, Jung produit de nombreuses vues topographiques et citadines dont témoigne l’inventaire de sa vente après décès en 1866. Parmi les cinq cents aquarelles, dessins et tableaux dispersés à cette occasion, on peut trouver deux vues intitulées Ministère de la guerre (Entrée de la rue de l’université) (n°180) et Ministère de la guerre (Entrée) (n°182). 

Installé en haut des marches du perron, Théodore Jung dessine à l’aquarelle la cour intérieure d’un hôtel particulier. Sur la feuille de grand format, la composition montre au centre le revers du portail d’entrée placé dans l’axe de symétrie, entouré de deux pavillons. Derrière les portes ouvertes, deux gardes en costumes militaires surveillent la rue et regardent passer une jeune femme en robe longue. Le portail, couronné d’un fronton semi-circulaire, est dominé par un drapeau tricolore qui atteste de la fonction officielle du bâtiment. De l’autre côté de la rue, les façades proches s’élèvent sur trois niveaux. Cette vue un temps considérée comme pouvant correspondre au numéro 182 de la vente de 1866 ne semble pas pouvoir correspondre avec celle de l’hôtel de Brienne, siège du ministère de la Guerre depuis 1817. La présence des gardes et celle du drapeau français sont des indices laissant penser que cette vue d’un hôtel particulier reste celle d’un bâtiment propriété de l’État, à Paris ou dans n’importe quelle grande ville de province, par lequel serait passé Jung dans le cadre de ses fonctions.

Le fils du peintre, Henri Félix Théodore Jung né en 1833, influencé par l’environnement militaire dans lequel il a été élevé, entre à Saint-Cyr et deviendra général de brigade, puis gouverneur militaire de Dunkerque, vers 1887.

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