Paul FLANDRIN (1811-1902)

Vue de Montredon animée d’une figure antique, vers 1850
Huile sur papier marouflé sur toile
18,3 x 27,7 cm
Signé en bas à gauche Paul Flandrin

Vendu

Avec Édouard Bertin et Alexandre Desgoffe, Paul Flandrin est l’un des rares élèves d’Ingres à s’être spécialisé dans l’art du paysage. Issu d’une famille de peintres lyonnais, Paul prend ses premières leçons de dessin avec son frère aîné Auguste. Après des études à l’école des Beaux-Arts de Lyon, il se rend à Paris avec son autre frère Hippolyte où, ensemble, ils rejoignent l’atelier d’Ingres en 1829. En 1832, Paul remporte le concours d’esquisses de paysage historique, mais échoue au Grand Prix. En 1834, sans pension, il décide malgré tout de rejoindre son frère, pensionnaire de la Villa Médicis à Rome, pour parfaire sa formation. Son attirance pour le paysage ne fait que se renforcer en découvrant la campagne romaine et les lumières de l’Italie. Dès son retour à Paris en 1839, Paul Flandrin expose au Salon deux œuvres pour lesquelles il reçoit une médaille de seconde classe. Ne pouvant pas encore vivre de sa peinture, il aide son frère qui vient de recevoir sa première commande importante pour l’église Saint-Séverin à Paris. Par la suite, Paul continue de travailler avec lui sur différents programmes de décors publics ou privés.

À partir du début des années 1840, Paul Flandrin se rend régulièrement (à au moins sept reprises) en Provence, quelques fois accompagné de son ami et futur beau-père Alexandre Desgoffe, puis après 1852, avec son épouse Aline. Sur place, le peintre Bonaventure Laurens lui sert souvent de guide. Les environs de Marseille et plus particulièrement le site de Montredon l’inspirent. Situé à l’ouest de la cité phocéenne, au niveau du port de la Madrague, Montredon tire son nom de la montagne arrondie qui domine la mer. Depuis les hauteurs, en tournant le dos à la ville, le peintre peut ob- server les massifs de Marseilleveyre et de Béouveyre ; au loin, l’île Maïre et l’île Tiboulen complètent le décor. Ce panorama, maintes fois répété au crayon, à l’aquarelle ou à l’huile sur papier, s’anime quelques fois de figures, comme dans le tableau conservé au musée d’Angers, daté de 1859, où un berger et son chien se sont arrêtés pour surveiller le troupeau. C’est également le cas pour cette petite huile sur papier dans laquelle Flandrin a choisi d’intégrer une minuscule figure féminine qui, drapée de blanc à l’antique, porte sur sa tête une amphore. Le musée d’Arts de Nantes conserve également une petite huile datée de 1851 dans laquelle on retrouve une jeune femme à l’amphore cette fois-ci accompagnée d’une autre figure au loin et d’un berger au premier plan.

Les très nombreux dessins et esquisses réalisés en Provence servent durablement de modèles au peintre pour les toiles qu’il présente au Salon. En 1896, il expose encore, alors âgé de quatre-vingt-cinq ans, une œuvre intitulée Le Mont Redon, près Marseille. Ce site encore sauvage à l’époque, où Paul Flandrin venait poser son chevalet, sera peu à peu envahi par les usines et leurs cheminées de brique.

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