Louis BOULANGER (1806-1867)

Les Anges de la Passion, vers 1850-1855
Huile sur toile
46 x 38 cm
Dédicacé et signé en bas à droite A ME. DESBORS / Louis Boulanger

Vendu

Louis Boulanger, que Victor Hugo appelle « mon peintre », est l’une des figures incontournables du mouvement romantique. Peintre, illustrateur, décorateur, passionné de théâtre et de musique, il nous a laissé des œuvres aujourd’hui indissociables de la vision que nous conservons de la scène artistique parisienne dans la première moitié du XIXe siècle. Né en 1806, le jeune Louis entre à l’École des Beaux-Arts alors qu’il n’a que quinze ans. Inscrit dans l’atelier de Guillaume Guillon-Lethière, il participe une seule fois en 1824 au concours du Prix de Rome. Très tôt, il se lie avec les frères Devéria et les artistes de la génération romantique. La critique salue son Supplice de Mazeppa pendant le Salon de 1827 au cours duquel il partage l’affiche avec Eugène Devéria qui expose La Naissance d’Henri IV mais également avec Eugène Delacroix qui présente La Mort de Sardanapale. À cette occasion, Louis Boulanger apparaît comme l’un des meilleurs espoirs de la jeune peinture française. Même s’il participe régulièrement au Salon, ce premier succès n’aura malheureusement plus d’équivalent par la suite. L’artiste, qui réalise de nombreuses illustrations pour son ami Hugo et pour Alexandre Dumas, travaille également sur différents projets de décors et de costumes pour le théâtre. 

Si elles sont le plus souvent d’inspiration littéraire, quelques-unes de ses œuvres intègrent néanmoins des thématiques religieuses, telles que Notre-Dame de Pitié exposée en 1844 puis La Sainte Famille en 1845. Au cours des années 1850, Louis Boulanger reçoit deux commandes pour l’église Saint-Roch à Paris. La première, au début de la décennie doit représenter Les Âmes du Purgatoire. L’œuvre de grande dimension et cintrée dans sa partie supérieure illustre les âmes repentantes accueillies par un groupe d’anges qui leur ouvrent le ciel. Peu de temps après, on lui demande de réaliser un pendant pour compléter le décor de la chapelle. Cette seconde commande, intitulée Les Âmes délivrées, reprend les mêmes principes de composition complétés par la figure du Christ entourée d’anges qui portent les instruments de la Passion. Probablement à la même époque, le peintre réalise une toile de petit format qui semble découler directement de cette deuxième œuvre destinée à l’église Saint-Roch.

Rassemblés au sommet du Golgotha, trois anges pleurent la mort du Christ. Le premier, sur la gauche, vêtu de bleu, supporte la croix ; au centre, le second se tient à genoux et regarde la couronne d’épines tandis que le dernier, drapé de rouge, serre entre ses mains les clous du supplicié. À l’arrière-plan, la silhouette des toits de Jérusalem est dominée par les nuages noirs qui s’ouvrent sur la lumière divine. Tant le sujet que le maniérisme des anges évoquent davantage Le Christ au jardin des Oliviers peint par Théodore Chassériau en 1840 que celui peint par Delacroix treize ans plus tôt. En situant l’épisode après la crucifixion, Louis Boulanger exclut cependant les figures de Jésus et de ses apôtres. 

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