Léopold DURAND DURANGEL (1828-1898)

en collaboration avec Paul FLANDRIN (1811-1902)
Portrait d’Edme Bochet, 1878
Copie d’après le tableau d’Ingres exécuté en 1811
Huile sur toile
94 x 69 cm
Mention Durand Durangel au revers de la toile d’origine

Acquisition du musée Bonnat-Helleu à Bayonne

Le modèle Edme Bochet, né à Lille en 1783, rencontra Ingres à Rome en 1811. Alors âgé de vingt-huit ans, Edme résidait en Italie en qualité de fonctionnaire à l’inspection des domaines. Le portrait qu’il commanda au peintre de Montauban resta en sa possession jusqu’à sa mort en 1871. Le tableau fut légué alors au Louvre sous réserve d’usufruit pour ses sept enfants. Cette disposition un peu complexe du fait du nombre des bénéficiaires fut finalement abandonnée par ces derniers. Il fut décidé en 1878 que le tableau serait immédiatement donné au Louvre contre une somme de 5 000 francs destinée à la réalisation d’une copie par héritier. Frédéric Reiset, conservateur des peintures du Louvre, recommanda Paul Flandrin comme maître d’œuvre de l’entreprise.

Selon Hélène Toussaint, Flandrin dirigea l’exécution de cinq et non sept copies (deux des bénéficiaires directs ayant dû décéder entre-temps). Il se fit aider par différents artistes, dont le peintre Auguste Pichon, un autre élève d’Ingres. Ces copies se devaient d’être les plus fidèles possible et furent agrémentées de cadres identiques au tableau d’origine. L’œuvre présentée ici est l’une de ces cinq copies. Au revers de la toile une mention indique le nom de l’exécutant : Durand-Durangel.

Antoine-Victor-Léopold Durand Durangel, dit Léopold Durangel, est un peintre originaire de Marseille. D’abord élève d’Horace Vernet puis de Léon Bonnat, il participa sans succès au concours du Prix de Rome de 1857. Il exposa régulièrement au Salon à partir de 1859 et reçut en 1865 la commande officielle d’une copie du portrait de Napoléon III d’après Hippolyte Flandrin (signalée comme déposée à Chambéry). Il est possible que Paul Flandrin ait croisé cette copie d’après l’œuvre de son frère. Il fit appel en conséquence aux talents de Durangel pour l’exé- cution de l’une des cinq copies d’après Ingres. La très belle qualité de cette version suggère la participation directe de Paul Flandrin pour le moins dans le traitement du visage. Léon Bonnat, sur lequel Ingres exerçait une véritable fascination, semble avoir été proche de son élève. En 1887, Léopold Durangel exposa au Salon un tableau représentant une consomption sous le numéro 845. L’œuvre aujourd’hui conservée au Musée Bonnat-Helleu est mentionnée comme offerte cette même année à la ville de Bayonne par Léon Bonnat.

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