Jean Victor BERTIN (1767-1842)

Paysage d’Arcadie, vers 1815-1820
Huile sur toile d’origine
33 x 41 cm

Vendu

Dans une vallée baignée d’une douce lumière de fin d’après-midi, des promeneurs, drapés à l’antique, évoluent au bord de l’eau. Au premier plan, dans l’ombre, un jeune berger tend le bras vers son chien qui le regarde avec attention. Plus loin une barque glisse, silencieuse sur le méandre du fleuve. L’ensemble est dominé par des maisons à la rassurante solidité qui s’étagent harmonieusement en gradins. Ce site imaginaire est le résultat des souvenirs mêlés de quelques lieux croisés par le peintre durant son voyage. Si les façades ocre évoquent encore une fois Tivoli, la terrasse couverte de treilles, en contrebas, rappelle de manière appuyée celle de la mythique maison du Tasse à Sorrente.

Les textes anciens décrivent l’Arcadie comme le pays des poètes et des philosophes où vivent les muses à l’abri du courroux des dieux. Bien que jamais aucune référence à l’Arcadie n’apparaisse dans les titres connus que Bertin donnait à ses œuvres, il semble bien avoir suivi les recommandations de Pierre-Henri de Valenciennes qui se demandait : « Qu’est devenue cette heureuse Arcadie que les Poètes se sont plu à chanter à l’envi ? [L’artiste] n’aura qu’à peupler ses paysages de bergers heureux, innocents et tranquilles, pour nous donner le tableau fidèle de ce pays, renommé de tous temps pour la vie pastorale et champêtre. » La référence à cette région légendaire chantée par Virgile définit parfaitement l’esprit de ce paysage dont le titre original ne nous est pas parvenu.

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