Jean-Joseph-Xavier BIDAULD (1758-1846)

Vue prise à Faléries, près Civita Castellana, vers 1790
Huile sur toile
32,5 x 40,5 cm
Localisé au revers sur le châssis

Vendu

Originaire de Carpentras, Jean-Joseph-Xavier Bidauld reçut ses premières leçons de dessin à Lyon, au côté de son frère aîné Jean-Pierre-Xavier. En 1783 il quitte le sud de la France et s’installe à Paris où il trouve un emploi de copiste chez Monsieur Dulac, un marchand de tableaux. À cette époque, il fréquente Joseph Vernet et Jean-Honoré Fragonard qui l’incitent à découvrir l’Italie pour compléter sa formation. Grâce au soutien du cardinal de Bernis et de son ami Dulac qui acceptent de financer son voyage, Bidauld arrive à Rome en novembre 1785 ; de là il peut emprunter les différents chemins qui traversent la campagne du Latium pour étudier la nature. Il se rend alors de Monte Cavo à Subiaco puis Narni, mais aussi, comme le montrent les nombreuses annotations au revers de ses études, jusqu’à Faléries à cinquante kilomètres de Rome. Occupée par les Étrusques pendant l’antiquité, l’ancienne capitale des Falisques se situe en contrebas, à quelques pas de Civita Castellana. Adepte du travail sur le motif comme son contemporain Pierre-Henri de Valenciennes, Bidauld multiplie les croquis et les huiles sur papier qu’il termine dans son atelier romain. Grâce à l’inventaire du contenu de sa vente après décès en 1847, nous savons que l’artiste conserva tout au long de sa vie un grand nombre d’études de paysages saisis dans la région de Civita Castellana. Cet ensemble documentaire lui servit par la suite de modèle pour des œuvres abouties destinées à être exposées au Salon. Ce fut le cas en 1798 puis en 1810 et 1812 pour des toiles dont les titres renvoient explicitement à des sites des environs de Civita Castellana. La vue prise à Faléries, peinte directement sur toile, se partage en deux parties égales : le paysage lui-même, composé avec un jeu d’ocre et de vert et le ciel bleu clair qui le domine traversé par les nuages. Aucune figure ni construction ne vient animer l’espace naturel et seul un arbre sur la gauche lie les deux moitiés de l’œuvre. Cette peinture s’intègre pleinement dans un corpus distinct de ses compositions néo-classiques. L’artiste, qui le plus souvent se concentrait sur la nature, déléguait à certains de ses confrères l’exécution des personnages prétextes à des sujets anecdotiques. À son retour en France en 1790, Bidauld expose rapidement au Salon et reçoit des commandes prestigieuses de la part du roi d’Espagne, de l’impératrice Joséphine, de la reine Hortense, de Joseph Bonaparte et de Caroline Murat. En 1818, le comte de Sommariva devient son mécène et finance son second séjour italien. Bidauld, en 1823, est le premier peintre de paysage à entrer à l’Institut. Si Corot salua son influence, le peintre, par son opposition à l’entrée au Salon de jeunes paysagistes tels que Paul Huet et Théodore Rousseau, s’aliéna la nouvelle génération des peintres romantiques et tomba lentement dans l’oubli. Aujourd’hui, il est considéré comme l’un des précurseurs, avec Valenciennes et Bertin, de la peinture de plein air.

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