Jean-Baptiste MADOU (1796-1877)

Couvertures, draps et édredons, vers 1857
Étude préparatoire au tableau La Chasse au rat
Fusain, estompe et crayons de couleur sur papier
16,8 x 25,5 cm
Signé du monogramme en bas à droiteMD

Vendu

Jean-Baptiste Madou est un artiste belge dont les œuvres restent méconnues en France. D’un milieu modeste, il peut entrer, grâce à la générosité de la comtesse d’Allegambe, dans l’atelier de Pierre-Célestin François à l’Académie de Bruxelles. Durant sa formation, il remporte plusieurs prix, mais doit mettre sa carrière artistique en suspens pour subvenir aux besoins de sa famille. Il accepte alors un poste de fonctionnaire tout en poursuivant le soir son apprentissage de la peinture. S’éloignant de ses premières ambitions, Madou devient dessinateur cartographe pour le ministère de la Guerre et peut rejoindre à ce titre en 1818 la Société des Beaux-Arts de Bruxelles. Deux ans plus tard, il découvre la lithographie, un nouveau procédé de gravure plus spontané que la taille-douce ou l’eau-forte, et commence à faire publier certains de ses travaux. Charles Motte, célèbre imprimeur parisien, sollicite sa collaboration à partir de 1830, pour plusieurs albums illustrés diffusés en France et en Angleterre. 

En Belgique, Madou intègre progressivement la bonne société et rencontre sa future épouse, Mélanie Lannuyer, qui deviendra sa meilleure conseillère artistique. Peu à peu, ses œuvres connaissent le succès et l’artiste reçoit des récompenses lors de ses participations au Salon de Bruxelles. Ses œuvres qui abordent les thèmes classiques de la peinture flamande dans la tradition de David Teniers sont souvent des scènes de genre en intérieur, teintées d’une pointe d’humour. On retrouve cet aspect précis de son travail dans une toile peinte en 1857 et intitulée La Chasse au rat (Laeken, Collection royale). Dans la pénombre d’une cuisine, toute une famille, hommes, femmes et enfants, armés de balais, pourchassent un rat. Pour tenter de déloger l’animal, le lit a été dépouillé de sa garniture remisée sans soin dans un coin de la composition. L’œuvre donne lieu à plusieurs études de détails au traitement raffiné. Excellent dessinateur, Jean-Baptiste Madou use du fusain et de l’estompe, relevé de crayon bleu et d’un peu de sanguine, pour restituer la texture et les plis de l’enchevêtrement de la literie. Composé de couvertures et de draps installés sur la diagonale de la feuille, cet ensemble menace de tomber de la chaise trop petite sur laquelle il a été posé. L’œuvre définitive acquise par Léopold II, roi des Belges, sera gravée par Jean-Baptiste Meunier. 

Pendant le Salon de 1877, alors qu’il reçoit la visite du roi de Belgique venu le féliciter pour son travail, Madou s’effondre brusquement et meurt chez lui quelques jours plus tard. Son fils Adolphe, né en 1834, deviendra artiste à son tour, alors que sa fille Alice épouse en 1860 le peintre Alexandre Robert.

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