François GÉRARD (1770-1837)

Paysage d’Italie, vers 1790-1791
Aquarelle
11 x 18,5 cm
Mention album Gérard sur la feuille de support

Vendu

François Gérard naît à Rome en 1770, d’un père français intendant du cardinal Pierre de Bernis et d’une mère italienne. Il passe une grande partie de son enfance en Italie, jusqu’au retour en France de sa famille en 1782. Très tôt, le jeune François développe des dispositions pour le dessin. Fasciné par Jacques-Louis David, figure dominante du courant néoclassique en France, il devient son élève en 1786, aux côtés des peintres Anne-Louis Girodet et Antoine-Jean Gros. Terminant second au Grand Prix de peinture de 1789, la mort de son père l’année suivante le pousse à l’abandon du concours. Devenu chef de famille à l’âge de vingt ans, le jeune peintre repart en Italie à la demande de sa mère, à l’été 1790.

Durant ce voyage, véritable retour sur sa terre natale, le peintre remplit ses carnets de dessins et de croquis, copiant les antiques et traçant les profils de la campagne environnante. Un ciel sombre et menaçant, chargé de lourds nuages, laisse passer les rayons du soleil et domine un panorama dont le lointain se compose de hautes collines. Une humble fabrique installée sur la droite occupe esseulée le premier plan, alors qu’une tache brune se détachant sur le fond gris clair évoque un couple d’arbres. Tracé à la pointe d’un crayon peu visible et entièrement relevé à l’aquarelle, ce paysage rappelle ceux que David réalisa à Rome au milieu des années 1770, tout en montrant une touche plus légère et une véritable sensibilité pour les effets de la lumière. La charge dramatique de cette vue pourtant exempte de toute narration lui confère un aspect préromantique et annonce les sombres paysages d’Italie de Théodore Géricault.

Le contexte révolutionnaire en Europe contraint Gérard à regagner la France dès l’année suivante. Il connaît alors ses premiers succès avec son Bélisaire en 1795 et fait partie, au changement de régime, des peintres officiels de l’Empire. Sous la Restauration, il reçoit le titre de baron et devient le portraitiste le plus courtisé d’Europe.

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