Ferdinand GRÉMAILLY (1849-1907)

La statue de Napoléon au sommet de la colonne Vendôme, 1892
Aquarelle et gouache sur papier
80 x 39 cm
Signé et daté en bas à gauche F. Grémailly -1892

Vendu

En 1800, Bonaparte Premier consul ordonne la construction d’une colonne sur le modèle de celle de Trajan à Rome pour la place Vendôme. Suite au sacre, il est décidé qu’elle sera coiffée en son sommet d’une statue représentant l’empereur en César, œuvre commandée à Antoine-Denis Chaudet. Sous la Restauration, cette première sculpture est détruite avant d’être remplacée pendant la monarchie de Juillet par une effigie de Bonaparte en petit caporal, œuvre cette fois du sculpteur Charles-Émile Seurre. En 1863, Napoléon III commande à Auguste Dumont une copie de la première version qui sera à son tour détruite sous la Commune. Le modèle de Seurre, après un séjour prolongé sur une place de Courbevoie, est jeté au fond de la Seine puis oublié. Finalement repêchée et restaurée, la sculpture sera installée définitivement dans la cour des Invalides en 1911. Le petit Caporal, bras croisés sur la poitrine, se détache d’un fond de ciel éclairé par la lune en ombre chinoise. Le sommet du lanternon de la colonne Vendôme laisse apparaître un panorama parisien, d’où émergent dans la pénombre l’arc de triomphe et Notre-Dame de Paris. L’auteur, Ferdinand Gremailly, est plus connu comme architecte que comme peintre ou aquarelliste. Son nom reste aujourd’hui attaché à sa participation dans la construction du Casino de Paris, rue de Clichy, en 1880. Né en 1849 à Gray en HauteSaône, Gremailly est diplômé en 1872 de l’école spéciale d’architecture où il eut Charles Chipiez pour professeur. Au début des années 1880, il entre au service de l’ambassade du Japon à Paris comme architecte. Cette œuvre graphique n’est cependant pas unique dans sa production. L’existence d’une seconde aquarelle de même format et de sujet proche, permet d’intégrer l’œuvre dans une série. Également traitée en ombre chinoise (sur le modèle des œuvres d’Henri Rivière) cette autre composition représente une statue équestre de Napoléon se détachant sur un fond de paysage maritime dominé par le ciel. Datées respectivement de 1891 et 1892, les deux œuvres sont à rapprocher de la mode des théâtres d’ombres tels que le cabaret du Chat Noir pouvait en présenter à cette époque. Elles s’intègrent également dans le retour en grâce des grands sujets liés à la légende napoléonienne, tant dans les arts plastiques que sur les scènes de théâtre ou dans la littérature en cette fin de XIXe siècle.

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