Ercole TRACHEL (1820-1872)

Pergola au-dessus de Nice, vers 1860
Huile sur carton
65 x 54 cm
Signé en bas à gauche E. Trachel
Au revers : marque Muller (attesté 1855-1860) et étiquette de la librairie Delbecchi à Nice

Vendu

Ercole Trachel est né le 5 juillet 1820 à Nice. Premier enfant de Louis Trachel, un peintre d’enseigne et de fiacre, il se forme au collège des jésuites avant d’être envoyé par ses maîtres et son père étudier à l’Académie de Turin en 1837. De retour dans sa ville natale en 1839, le jeune peintre est rapidement plébiscité pour ses vues de Nice. Ses aquarelles en particulier sont alors très appréciées par les membres de la colonie anglaise installés dans la région. Les liens qu’il tisse pendant plus de dix ans avec ses commanditaires et mécènes Britanniques, guident ses pas vers l’Angleterre en 1853. Accompagnant le général Charles Fox et son épouse Mary jusqu’à leur résidence de Londres, Trachel accumule les commandes pour des décors intérieurs et rencontre Nathaniel et Charlotte de Rothschild dont il devient le protégé et le professeur à partir de 1858. La baronne Charlotte, que le peintre accompagne dans toute l’Europe, mettra toujours un point d’honneur à se présenter comme élève de Monsieur Trachel lorsqu’elle exposera au Salon à partir de 1864. Les multiples vues rapportées par Trachel de ses voyages ne peuvent égaler en nombre celles des paysages du comté de Nice, sa région natale. Grâce aux belvédères naturels qu’offrent les différentes collines niçoises, le peintre peut modifier les points de vue, variant l’altitude, l’éloignement, l’orientation, dans des compositions parfois très originales. Perché sur les hauteurs de l’arrière-pays, le peintre s’est installé à l’ombre d’une pergola. Des rosiers grimpants aux couleurs variées s’accrochent et envahissent la structure frêle de bambous. Véritable sujet de l’œuvre, les fleurs blanches, jaunes, rouges ou roses occultent presque entièrement le panorama à l’arrière-plan. La mer qui se perd à l’horizon laisse place rapidement au ciel immense. Sur la droite, les côtes sinueuses qui dessinent la baie de Nice finissent par esquisser au loin le cap d’Antibes. La composition surprenante de cette œuvre, à mi-chemin entre nature morte et paysage, témoigne de l’influence de la peinture anglaise sur l’artiste niçois. Lorsque Trachel retourne définitivement dans sa ville de naissance, Nice est devenue française. Le peintre ne signe plus alors Ercole mais Hercule. Son œuvre, toujours visible dans les nombreuses églises et les musées de Nice, n’est plus connue que de quelques amateurs et érudits locaux. Cet intérêt discret contraste aujourd’hui avec la célébrité acquise par le peintre au cœur du XIXe siècle tant localement qu’auprès d’un public prestigieux et international.

Retour en haut